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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 1)

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Louvrier de Lajolais, Jacques Auguste Gaston: L'École d'archéologie de France à Rome
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https://doi.org/10.11588/diglit.16689#0340
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316 L'ART.

collectionneurs en leur fournissant les moyens de recherche dont ils ont besoin souvent pour suivre la
piste d'un objet d'art ou de luxe, et ils entretiennent un principe d'études fécondes et intéressantes.

Il ne saurait donc être indifférent, puisque l'histoire des Arts a pris racine si puissamment dans
notre sol, de s'occuper des institutions qui, sous le patronage de l'Etat, peuvent contribuer dans une
très-large mesure à la compléter et à rendre ainsi aux Arts et à l'Industrie de très-réels services.

A ce titre la création à Rome d'une Ecole française d'archéologie et d'histoire mérite de ne pas
rester dans l'oubli où elle a été ensevelie par le public qui n'a pas compris son importance et qui
ignore encore aujourd'hui, après trois années cependant d'existence et de travaux de l'École, tous les
profits qu'il peut en attendre. Si quelques esprits clairvoyants se sont félicités de la fondation de cet éta-
blissement, il faut reconnaître que le public ne l'a pas appréciée à sa valeur et qu'il n'a pas vu quels
intérêts scientifiques et pratiques y étaient engagés. Les immenses dépôts de livres, de manuscrits, de
comptes de toutes natures, entassés dans les bibliothèques de Rome et de l'Italie, sont des sources iné-
puisables pour combler les lacunes de l'histoire des Arts, et les notes que M. Eugène Miintz a déjà
publiées dans la Chronique des Arts1 ont dû faire apprécier comme ils le méritent, par les juges
compétents, la nature et l'importance des services qu'on peut attendre des élèves comme de la
Direction de l'École de Rome.

Ces travaux, qui sont soumis chaque année à la sanction de l'Académie des inscriptions et belles-
lettres, forment déjà une importante série et nous en donnerons la nomenclature à la fin de cet
article, après avoir raconté l'histoire de l'École pendant les pénibles et honorables débuts de son
installation à Rome.

II.

Je ne crois pas me tromper de beaucoup en disant que la première pensée d'établir à Rome une
École nationale d'histoire et d'archéologie a dû se présenter à l'esprit de M. Léon Rénier. Chargé par
l'empereur Napoléon III de diriger les fouilles du Palatin, en relations étroites avec l'Institut archéo-
logique du Capitole, M. Rénier pouvait moins que tout autre Français échapper au regret de voir
toutes les ressources d'études qu'offre le séjour de Rome et la proximité de tant de monuments et de
collections savantes répandus dans toute l'Italie exploitées uniquement par des mains étrangères.

La grande position prise dès le principe et conservée à travers bien des vicissitudes par l'Académie
artistique de la Villa Médicis, les succès obtenus sur un autre théâtre par l'École française d'Athènes
étaient de nature à inspirer confiance pour une troisième fondation. A ce moment d'ailleurs les circon-
stances semblaient particulièrement favorables : le Palatin était devenu un sol français et il eût suffi de
quelques travaux d'aménagement pour abriter la nouvelle Ecole dans l'ancien Casino Farnèse.

Cette idée, si féconde et si naturelle, resta cependant sans exécution. D'autres temps survinrent ;
le Palatin fut vendu au roi Victor-Emmanuel; l'Institut archéologique perdit ce qui lui restait de son
caractère international et devint une institution exclusivement prussienne. En même temps la force
des choses amenait la coexistence à Rome de deux corps diplomatiques français dont le ressort ne
pouvait se délimiter qu'avec le temps et dont l'attitude ne pouvait manquer d'offrir dans une certaine
mesure quelque trace des divisions profondes désormais introduites dans la société romaine.

Malgré cette accumulation de difficultés de tout genre, il s'est trouvé un homme qui n'a pas eu
peur de reprendre à lui seul le projet désespéré.

M. Dumont ne s'est pas dit que la liste civile ne serait plus là pour fournir à une nouvelle École
française le logement et peut-être le pain quotidien; les charges multiples du budget de l'Instruction
publique et le peu de chance d'intéresser en faveur de l'érudition une assemblée distraite par des
préoccupations d'un tout autre genre ne l'ont pas fait désespérer d'obtenir le peu qui devait suffire à

t. Les Registres de dépenses de la Chambre Apostolique depuis 1417; Chronique} j87p. 228. — Importation d'œuvres d'art en France au
XVll" siècle; id., p. 279. — De quelques artistes français de la Renaissance employés au Vatican; id., p. 292. — La Fabrication des tapisseries à
Florence, id., p. 34,, 348, 356, 363.
 
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