L' art: revue hebdomadaire illustrée (2.1876 (Teil 2))

VADE-MECUM

DU

SALON DE 1876

uand vous montez l'escalier, ayez soin
avant tout d'examiner attentivement les
belles tapisseries tirées du Garde-Meuble.
Cette étude est plus que nécessaire, car
dès vos premiers pas dans la salle 25, vous
êtes, hélas ! exposé à tomber face à face
avec la Filleule des Fées (n° 1431), modèle
d'une tapisserie qui doit être exécutée aux
Gobelins. Si c'est avec cela que le Minis-
tère de l'Instruction publique et des Beaux-
Arts, qui a sur la conscience pareille
commande, espère relever la Manufacture
Nationale, on se fait d'étranges illusions
artistiques dans les sphères officielles.
Interrogez cet homme d'infiniment de goût
et de savoir qui a nom M. Darcel, et vous
verrez ce qu'il en pense. L'administrateur
des Gobelins a dû frémir en voyant cette
énorme féerie criardissime, lui qui a le
culte du xve et du xvie siècle. Ne deman-
dons pas l'impossible et contentons-nous
de faire des vœux pour que, sous sa direc-
tion, la Manufacture réussisse à faire au
moins aussi bien qu'au xvnc siècle. Les bordures des tapisseries de cette époque, exposées dans la
cage d'escalier, sont à elles seules la plus cruelle critique des inventions de M. Mazerolle.

Notre rédacteur en chef, M. Eugène Véron, nous demande d'ouvrir ici une parenthèse avant
d'aller plus loin. Ces notes destinées à faciliter la visite du Salon à qui n'a pas le loisir de lui consacrer
Tome V. '9