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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 1)

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Fouqué, Octave: Art musical, [2]
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Régamey, Félix: Projet d'organisation du Salon basé su le fractionnement
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https://doi.org/10.11588/diglit.18877#0105
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Avec un artiste tel que M. Morlet, la muse de l'opé-
rette prend des ailes et par moments touche au grand art.
M. Morlet a des qualités particulières de diction qui donnent à
sa jolie voix un relief extraordinaire, et il sait faire ressortir tous
les détails du dialogue comme toutes les finesses du chant.

Deux débuts ont eu lieu dans la Mascotte : celui de
M"0 Montbazon, jolie personne, grande et blonde, douée d'une
voix timbrée, qui a de prime abord pris le public par son
air de crânerie; celui de M. Lami, ténor, qui a joué avec
distinction le rôle de Fritellini. Une artiste connue du public

parisien débutait aussi ce soir-là dans l'opérette : M"c Dinelli,
ancienne pensionnaire du Gymnase. Elle apporte aux Bouffes
sa même physionomie un peu étrange, avec ses grands yeux
noirs, et son jeu nerveux et saccadé. M. Hittemans joue en fin
comédien le rôle du duc de Piombino.

Les décors de la Mascotte sont de M. Zara ; les costumes
ont été dessinés par un artiste qui n'avait pas encore travaillé
pour le théâtre, M. Henri Pille. Décors et costumes sont très
réussis, et font à la pièce un encadrement lumineux.

Octave Fouque.

PROJET D'ORGANISATION DU SALON

BASÉ SUR LE FRACTIONNEMENT

'Etat, en assumant la responsabilité morale et maté-
rielle de l'organisation des Expositions des Beaux.
Arts, s'est vu reprocher par les artistes de forcer la
production dans un sens particulier, de servir les intérêts de
certaines doctrines, de favoriser outre mesure les représentants
de ces doctrines et en somme de ne rien entendre aux choses
qu'il avait la prétention de diriger. Aujourd'hui l'État dit aux
artistes : «J'ai beau inventer système sur système, je ne puis arri-
ver à vous contenter; tous mes projets soulèvent des clameurs
de colère et de critique; quand j'arrive à satisfaire la gauche
c'est la droite qui proteste. Je renonce à vous gouverner. Vous
êtes devenus une armée qui compte près de 10,000 soldats, où
chacun veut dire son mot et commander à son tour. Je vous
émancipe; faites voir que vous êtes majeurs et tâchez d'arriver
à vous entendre.

« Mais si je renonce en désespoir de cause à mon comman-
dement, je ne vous retire pas pour cela ma protection toute
paternelle. Pour votre exposition, je mets à votre disposition
le local, le matériel, le personnel, — et vous percevrez les
entrées; — à vous la caisse. La question financière qui pourrait
vous effrayer est réglée d'avance, puisque toujours les recettes
ont de beaucoup dépassé les frais... »

Proposée à deux reprises différentes, en (870 et en 1874,
par M. de Chennevières, cette solution rencontre un accueil
singulier de la part des artistes.

Quelques-uns trouvent que l'avertissement est venu trop
tard : « C'est au moment où nous nous y attendons le moins, et
alors que nous devons toute notre activité à l'œuvre destinée au
Salon, qu'on nous propose de nous organiser nous-mêmes.
Nous manquons de préparation, nous n'avons ni le temps, ni la
liberté d'esprit nécessaire, ni les moyens de nous entendre!... »
On va même jusqu'à prononcer ce vilain mot : « Piège ! » —
Hélas!

Jusqu'à ce jour, l'admission, le placement et les récompenses
ont été des sources de conflits sans cesse renaissants entre les
artistes, le jury et l'administration, chacun, à son tour, s'éle-
vant contre les deux autres,

Il faut supprimer ces conflits par la création d'un fonction-
nement en quelque sorte mécanique, par un ensemble de
mesures qui réserve la part de légitime influence que chaque
individualité est en droit de réclamer, depuis l'instant où son
produit, oeuvre d'art, prend le chemin de l'Exposition jusqu'au
moment où il doit en sortir.

Et avant tout, nous croyons qu'il faut renoncer à l'espoir
de constituer ùn jury général, capable de répondre à toutes les
exigences. Il ne faut plus que cinquante individus, par exemple,
soient appelés à en représenter et à en juger dix mille.

Une pareille tâche, dans les conditions où elle a à s'exercer,
est au-dessus des forces humaines. On le reconnaîtra si l'on veut
bien ne pas perdre de vue que chacun des membres d'un jury
général est tenu d'apporter une égale somme d'attention dans
l'examen de chacune des œuvres qui lui sont soumises. Qu'im-
porte qu'ils soient cinquante ou dix-sept, si la matière à exami-
ner reste la même ?

Mais si nous conservons les mêmes chiffres, dix mille
œuvres et cinquante jurés, et que nous les divisions par dix,
alors nous aurons cinq jurés pour mille œuvres, et la tâche
devient possible.

Ici le principe du fractionnement s'impose, croyons-nous,
à tous les esprits réfléchis.

Il faut constituer des sections, des groupes, dans la mesure
matérielle qui permet à une réunion d'hommes de délibérer et
d'agir.

Il faut que ces groupes soient autant de compagnies auto-
nomes où l'individualité conserve sa puissance, son énergie et
sa responsabilité pendant toute la durée de l'entreprise com-
mune.

Nous avons à lutter avec le nombre. Au lieu de nous en
tenir à l'idée d'un grand meeting, désordonné d'allures ou
condamné d'avance à l'impuissance, suivons la méthode d'un
grand tacticien :

« Divisons-nous pour marcher; réunissons-nous pour com-
battre. »

Indiquons maintenant les moyens à employer pour arriver
à ces résultats :

i° Formation d'un comité général d'organisation maté-
rielle par le moyen du suffrage universel des artistes;

2° Constitution et fonctionnement de groupes autonomes.

Rôle du Comité général d'organisation matérielle.

L'espace mis à la disposition des exposants ne pouvant être
suffisant pour les satisfaire tous, le comité a pour mission de
déterminer la dimension d'un certain nombre de compartiments
égaux où devront trouver place un nombre égal d'exposants
qui seront ainsi constitués en groupes distincts.

Ce travail se fera en tenant compte :

i° de la surface totale disponible ;

2° du nombre total des participants ;

30 de la surface totale demandée.

Ces deux derniers termes seront fournis par les registres
d'inscription.

Il rentrera dans les attributions de ce comité de surveiller
l'impression du catalogue, chaque groupe ayant fourni sa
rédaction.
 
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