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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 1)

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Weber, Christian von: L' art a Sienne, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.18877#0302
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Puis vint le temps où la mode, cette déesse capricieuse et déraisonnable, mais toute-puis-
sante, octroya aux Italiens l'art gothique, en dépit de tous les obstacles que le climat môme,
les traditions antiques et le génie du peuple lui opposaient. Du reste, l'architecture gothique en
Italie, on le sait, diffère grandement des modèles qu'elle était allée chercher au-delà des Alpes.
Les maîtres italiens ne purent se résoudre à oublier entièrement les traditions nationales, et
surtout à accepter le principe fondamental du gothique, dont tous les membres semblent vouloir
s'élancer vers les hauteurs célestes, tandis que l'architecture italienne, de concert avec celle des
Grecs et des Romains, a toujours regardé la ligne horizontale comme le point de départ naturel

de toute œuvre constructive. De là devaient
naturellement provenir de grandes imper-
fections de style, une certaine désharmonie
entre les façades et les intérieurs, les façades
principales et latérales, imperfections qui,
chez un peuple moins bien doué du senti-
ment artistique, eussent peut-être donné aux
monuments de cette époque un caractère
hybride et même repoussant. Au lieu de
cela, tels qu'ils sont et en dépit des im-
perfections systématiques, les dômes de
Sienne, de Florence. d'Orvieto, etc., évo-
quent un véritable sentiment d'admiration,
même de ravissement, et la profusion, la
variété et la beauté des moyens artistiques
employés pour leur construction et leur
embellissement, la coopération harmonieuse
de tous les arts nous font oublier sans dif-
ficulté leurs défauts de style.

La plus ancienne partie du dôme de
Sienne paraît dater du xne siècle. Mais déjà
vers la première moitié du siècle suivant, il
ne suffisait plus pour le nombre croissant
des habitants et pour la dignité grandissante
de la république ; on décida de l'agrandir.
Vers 12^9 (selon Vasari et Milanesi), on
avait terminé le chœur, puis on éleva la
coupole, d'après un dessin assez bizarre, et
>;iVi ; l'on acheva la décoration de l'intérieur. En

Porte-feu en fer forgé, 1284, la commune de Sienne prit à son

de l'église Santa Cattarina de Sienne. . < 1 •. , , ,

service le célèbre architecte et sculpteur

Dessin de M1" Marie Weber.

Giovanni Pisano, fils de Nicolà Pisano, qui
aurait travaillé au dôme, avec quelques interruptions, jusqu'en 1299, et auquel Vasari et les
historiographes italiens attribuent le dessin de la façade qui, d'ailleurs, ne fut terminée qu'en
1372. Vers 1330, le gouvernement siennois conçut le plan d'un agrandissement vraiment immense
du dôme, auquel le bâtiment existant alors aurait servi de nef transversale, et qui aurait dû
devenir une véritable merveille du monde et le bâtiment gothique le plus grandiose et le plus
beau du monde entier. Mais on ne fit que commencer cette œuvre gigantesque; l'architecte
Lando mourut subitement d'une fièvre pernicieuse, et les symptômes les plus alarmants,
relativement à la solidité du nouvel édifice, se firent remarquer, probablement par suite du
trop peu de fermeté du sol, de sorte que le gouvernement siennois, très inquiet, convoqua quatre
des plus renommés architectes du temps, Benci di Pione, Francesco Talenti, Domenico d'Agostino
et Niccolo del Mercia, qui lui conseillèrent unanimement d'abandonner l'entreprise, de démolir ce
 
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