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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 3)

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https://doi.org/10.11588/diglit.18879#0032
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20

L'ART.

française et les grès de Bouffioulx étaient à la lettre des grès
flamands. »

Après avoir fait l'histoire de l'exportation — et des tenta-
tives d'imitation — des grès belges dans les autres pays,
M. Van Bastelaer fait celle des découvertes fortuites et des
fouilles qui ont permis de réunir au musée de Charleroi un si
grand nombre de pièces curieuses et intéressantes. Puis il nous
donne le catalogue descriptif des morceaux les plus importants.

Eugène Véron.

CCLII

Mémoires inédits de Charles-Nicolas Cochin sur le comte de
Caylus, Bouchardon, les Slodtj, publiés d'après le manuscrit
autographe, avec introduction, notes et appendices, par
M. Ch. Henry. In-8». Paris, Baur. 1880.

Le manuscrit que M. Henry publie au nom de la
Société de l'histoire de l'art français a longtemps échappé aux
investigations des curieux, et son existence même avait été
mise en doute. Signalé, d'une façon assez inexacte d'ailleurs,
par le Magasin encyclopédique de 1795, au moment de son
dépôt à la Bibliothèque nationale, il n'avait pu être consulté
par MM. de Concourt, même après les recherches du regretté
M. E. Mabille ; heureusement l'inventaire entrepris par
M. Léopold Delisle de tous les manuscrits français confiés
à sa garde l'a fait sortir de l'obscurité où il était enseveli
depuis trois quarts de siècle, et nous voici désormais en pos-
session d'un document qui ne méritait à aucun égard cet
involontaire oubli.

Sont-ce bien des Mémoires, au sens exact du mot,
que ces notices, où Cochin a déchargé sa bile et qu'il a flan-
quées, sous le titre de Remarques, de commentaires souvent
plus aigres que le texte ? Non, il faut plutôt y voir le cahier
auquel il confiait, le lendemain des corvées officielles, les
dégoûts qui naissaient de ses triples fonctions de garde des
dessins du roi, de censeur et de secrétaire perpétuel de
l'Académie royale ; et afin que, de son vivant, ses vengeances
ne transpirent pas, il avait eu soin, par son testament,
« imprimé ici pour la première fois », de léguer à la Biblio-
thèque ce manuscrit, plus justement intitulé Anecdotes par
l'auteur lui-même, 0 comme un monument relatif aux arts dont
il a eu connaissance ».

Caylus paraît avoir été tout particulièrement l'objet des
rancunes de Cochin, qui se trouve ici en complet accord avec
ses amis Diderot et Marmontel ; les défauts de Bouchardon y
sont aussi raillés avec amertume; seule la notice de René-
Michel Slodtz respire quelque cordialité, et contraste avec le
ton dédaigneux de l'auteur pour deux frères de l'artiste, Sébas-
tien-Antoine et Paul-Ambroise.

M. Henry, connu dans le monde scientifique par des
travaux fort sérieux, n'a pu résister à une tentation très
fréquente, en ces dernières années, chez les jeunes zélateurs
du xviiic siècle. Son introduction est écrite avec une afféterie
tout à fait inattendue chez un mathématicien aussi distingué.
Qu'il laisse à d'autres les « puissances charmeresses », à
M. Houssaye, « le plus délicat de la gentilhommerie litté-
raire » ; qu'il ne voie pas et ne nous demande pas de voir dans
les commérages chagrins du dessinateur vieilli, « le déroulement
d'une fresque ruisselante de figures, d'expression et de carac-
téristique » ; ces préciosités et ces exagérations mènent tout
droit au galimatias « double », le pire de tous. Nous aimons
mieux louer dans le travail de M. Henry les notes nettes et
précises qui l'accompagnent ; quelques-unes laissent à désirer
cependant, comme l'indication des travaux anciens et récents
sur La Tour, p. 62. Signalons aussi le soin avec lequel il a
cherché à rendre le texte inédit de Cochin plus complet
encore par l'adjonction de documents également inédits
(catalogue des manuscrits de Caylus conservés à la Sorbonne

et à la Bibliothèque nationale; testaments de Cochin et de
R. M. Slodtz; lettres de Pigalle et de Bouchardon). Quant
à l'exécution typographique, elle est digne des presses renom-
mées de M. L. Danel, de Lille.

Maurice Tourneux.

CCLIII

Supplément à l'Atlas du Dr Fau. — Atlas de l'Anatomie des
formes du cheval, à l'usage des peintres et des sculpteurs.
Un volume gr. in-40 de 9 pages, avec 6 planches en couleurs,
par Guillaume Regamey, publié sous la direction de Félix
Regamey. Texte par le D'' Kuhff. Paris, Germer Baillière.

La correction du dessin, qui s'impose à tout artiste
consciencieux, ne s'acquiert pour la figure humaine, comme
pour la représentation des animaux, qu'au prix de patientes
études anatomiques. Il est impossible d'acquérir la science des
formes et de bien rendre les mouvements, sans connaître la
disposition et le jeu des diverses pièces du squelette et des
muscles. Est-ce à dire que nous enverrons le peintre et le
sculpteur à l'amphithéâtre avant que de lui permettre d'étudier
la nature vivante? Non; à ceux dont la légitime et nécessaire
curiosité veut soulever le voile qui cache aux yeux les détails
anatomiques, nous conseillerons de se procurer l'un de ces
atlas si bien appropriés aux besoins de l'art, et qui permettent
d'acquérir les connaissances indispensables. Mais ce qui a
été fait depuis longtemps pour l'anatomie humaine manquait
jusqu'à présent pour l'anatomie du cheval, que le statuaire, le
peintre d'histoire et de genre ont si grand intérêt à connaître.
Aussi sommes-nous heureux de pouvoir annoncer que cette
lacune est désormais comblée. Un artiste qui s'est fait une
réputation bien méritée, M. Félix Regamey, a tiré des cartons
de son frère, le regretté Guillaume Regamey, dont l'art regrette
la mort prématurée, une série d'études anatomiques sur le
cheval. Ces études, il les a lithographiées en couleur et en a fait
un atlas, d'un format commode pour l'étude, que M. Germer
Baillière, l'éditeur bien connu, s'est chargé de publier comme
appendice à l'Atlas du D1' Fau.

Ces études de Guillaume Regamey représentent avec une
grande netteté et une dimension convenable l'ensemble et les
détails de la myologie superficielle et de l'ostéologie néces-
saires à la connaissance des reliefs. Ces études sont d'une
exactitude scrupuleuse ; la nomenclature des muscles et des os
est indiquée par des légendes faciles à consulter.

Quant à l'étude de l'anatomie du cheval en elle-même,
elle n'est pas inabordable pour quiconque possède des notions
élémentaires de l'anatomie humaine. Il n'est point, en effet,
de différences essentielles entre l'organisation du quadrupède
et celle du bipède; il n'existe que des différences relatives
résultant de la différence des attitudes. C'est ce qu'a fait
ressortir le D1' Kuhff, qui s'est chargé de montrer, dans
l'introduction qui accompagne l'atlas, les analogies qui per-
mettent de passer sans effort de la myologie humaine à la
myologie du quadrupède. Il a eu soin de mettre en regard du
nom des organes du cheval, le nom des organes qui leur
correspondent chez l'homme.

Le cheval possède des muscles peaussiers très puissants,
qui ne sont que rudimentaires chez l'homme. Voilà une diffé-
rence assurément notable, mais seulement relative. D'autre
part, l'atrophie de certaines pièces du squelette des membres
chez le quadrupède, l'augmentation du nombre de ses vertèbres
et de ses côtes, constituent des différences anatomiques.

Le Dr Kuhff a reproduit d'après les meilleurs auteurs les
proportions générales du corps du cheval, complétant ainsi
l'exposé rapide qui constitue le commentaire obligé des belles
et sévères études de Guillaume Regamey.

J. Guillaud.
 
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