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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 4)

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Bonnaffé, Edmond: Les amateurs de l'ancienne France, [3]: le Surintendant Foucquet
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https://doi.org/10.11588/diglit.18880#0138
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Chiffre de Nicolas Foucquet,
au-dessus d'une des fenêtres du château de Vaux. — Dessin de Ch. Kreutzberger.

LES AMATEURS DE L'ANCIENNE FRANCE

LE SURINTENDANT FOUCQUET

III

Lettre du XVIIe siècle.

n 165 5, Foucquet envoya son jeune frère à Rome. L'abbé Louis
Foucquet, conseiller au Parlement2, était chargé de surveiller
notre ambassadeur de Lyonne et devait profiter de l'occasion pour
acheter des objets d'art destinés à l'embellissement des maisons de
Vaux et de Saint-Mandé. La mission ne laissait pas que d'être diffi-
cile : l'abbé n'était pas connaisseur, il en fait l'aveu, il « ne
sent pas du tout en lui un certain génie qui porte à ces connois-
sances3 » ; mais, avec le temps, il espère faire des progrès. A peine
installé depuis trois mois dans la ville éternelle, il commence
à voir un peu plus clair : « Je n'ay pas, écrit-il à son frère, ni le
goût ni les yeux si grossiers pour ces sortes de choses que j'avois
en arrivant à Rome. L'espouvantable quantité que j'en ay veus insensiblement m'ont rendu moins
barbare. »

Une autre question l'embarrassait peut-être davantage. Le surintendant exigeait que ses
acquisitions fussent tenues secrètes; il avait ses raisons pour dissimuler ses dépenses et ne cessait
de recommander à son frère la discrétion la plus absolue. Mais le moyen de réussir? « 11 est
absolument impossible, répond l'abbé, que l'on achète-ici quelque chose de la nature de celles qui
ne sortent qu'avec licence'', comme marbre et une infinité d'autres, sans qu'une partie de Rome
ne le sache. Il en faut parler au Pape, mesme des moindres ; il faut avoir la déposition du
commissaire des visites pour les antiques ; il faut solliciter la permission de Sa Sainteté ; il faut
obtenir le congé du cardinal camerlingue ou vice-camerlingue; il faut une patente de la Chambre
apostolique; il faut des visites des douanes, des compositions avec la douane, d'autres menus
droits de poste, des traités et des embarquements avec les capitaines. Jugez, Monsieur, si ce
sont choses qui puissent être tenues secrètes ou qui se puissent faire sous le nom d'autruy ? De

1. Voir l'Art, y année, tome III, page 217, et tome IV, pages 57 et 97.

2. II était le cinquième enfant de François Foucquet et de Marie de Maupeou. L. Foucquet devint éveque et comte d'Agde, et mourut
en 1703.

3. Lettres de Louis Foucquet à son frère. Archives de l'art français, 2' série, II, 267.

4. Causeries sur l'art et la curiosité, p. 99. Paris, Quantin, 1878.'

Tome XXVII. ,6
 
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