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Müntz, Eugène: La "Sainte Anne" de Léonard de Vinci
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.25873#0008
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L’ART.
avec un agneau ; il s’approche au contraire du Christ comme pour lui rendre hommage, et
celui-ci lève la main droite pour le bénir. On remarquera en outre que sainte Anne montre du
doigt le ciel, geste qui n'eût pas échappé à Vasari.
La tentation, assurément singulière et quelque peu irrévérencieuse, de représenter la Vierge
assise sur les genoux de sa mère, sainte Anne, semble avoir longtemps hanté l’imagination de
Léonard. Peut-être espérait-il agir plus fortement par le spectacle de cette maternité à deux
degrés, de cette double tendresse, de sainte Anne pour la Vierge et de la Vierge pour son fils.
Quoi qu'il en soit, on éprouve quelque peine à se faire à l’idée de voir une femme adulte, déjà
Étude pour la «Sainte Anne» du Louvre, par Léonard de Vinci,
d’après une photographie de la maison Braun. — (Collection Albertine, à Vienne.)
mère elle-même, assise sur les genoux de sa mère à elle; le motif offre quelque chose de trop
familier, qui inquiète ou qui froisse.
Un dessin à la plume, de l'Académie des Beaux-Arts de Venise (Braun, n° 3g), contient en
germe cette composition, plus pittoresque à coup sûr que solennelle. La Vierge, assise sur les
genoux de sainte Anne, tient l'Enfant Jésus, qui se penche pour bénir l’agneau qui lève la tête
vers lui. Au fond, une seconde figure, probablement une étude pour les deux précédentes. Le
groupement manque de netteté ; les combinaisons des lignes, de clarté et de vigueur.
Puis, vient un dessin du Louvre, provenant de la collection His de la Salle, et que M. de
Tauzia décrit comme suit : « N° 120. Sainte Famille. La sainte Vierge, assise sur les genoux de
sa mère, tient dans ses bras l’Enfant Jésus qui se retourne à droite en regardant sainte Anne.
La composition est encadrée par deux colonnes à peine indiquées ; quoique le sujet soit le même
L’ART.
avec un agneau ; il s’approche au contraire du Christ comme pour lui rendre hommage, et
celui-ci lève la main droite pour le bénir. On remarquera en outre que sainte Anne montre du
doigt le ciel, geste qui n'eût pas échappé à Vasari.
La tentation, assurément singulière et quelque peu irrévérencieuse, de représenter la Vierge
assise sur les genoux de sa mère, sainte Anne, semble avoir longtemps hanté l’imagination de
Léonard. Peut-être espérait-il agir plus fortement par le spectacle de cette maternité à deux
degrés, de cette double tendresse, de sainte Anne pour la Vierge et de la Vierge pour son fils.
Quoi qu'il en soit, on éprouve quelque peine à se faire à l’idée de voir une femme adulte, déjà
Étude pour la «Sainte Anne» du Louvre, par Léonard de Vinci,
d’après une photographie de la maison Braun. — (Collection Albertine, à Vienne.)
mère elle-même, assise sur les genoux de sa mère à elle; le motif offre quelque chose de trop
familier, qui inquiète ou qui froisse.
Un dessin à la plume, de l'Académie des Beaux-Arts de Venise (Braun, n° 3g), contient en
germe cette composition, plus pittoresque à coup sûr que solennelle. La Vierge, assise sur les
genoux de sainte Anne, tient l'Enfant Jésus, qui se penche pour bénir l’agneau qui lève la tête
vers lui. Au fond, une seconde figure, probablement une étude pour les deux précédentes. Le
groupement manque de netteté ; les combinaisons des lignes, de clarté et de vigueur.
Puis, vient un dessin du Louvre, provenant de la collection His de la Salle, et que M. de
Tauzia décrit comme suit : « N° 120. Sainte Famille. La sainte Vierge, assise sur les genoux de
sa mère, tient dans ses bras l’Enfant Jésus qui se retourne à droite en regardant sainte Anne.
La composition est encadrée par deux colonnes à peine indiquées ; quoique le sujet soit le même