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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 14.1888 (Teil 2)

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Leroi, Paul: Salon de 1888, [4]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25873#0014

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Étude d’Edouard Détaillé
pour son tableau : le Rêve. (Salon de 188S.)

SALON DE

( fin)

VI

LES RECOMPENSES

En énorme majorité, elles ne sont guère faites pour enthousiasmer les gens de goût.

Les médailles d’honneur ont été ratifiées par l'opinion publique et, ce qui ne gâte rien, par
Eunanimité des connaisseurs. Il n'en a pas été de même de la suppression, pour la sculpture, de
toute médaille de première classe. Dès l’ouverture du Salon, on la décernait au beau marbre de
M. Escoula : Jeunes Baigneuses, et ce n’eût été que justice ; on prétend qu’il y avait parmi les
votants trop de juges n’ayant obtenu qu'une médaille de deuxième classe et ne pouvant se décider
à décerner une première médaille à un artiste beaucoup plus jeune qu’eux !

Quant aux récompenses de la peinture, elles ont pour plus d'un nom fait scandale. Le mot
n’est que juste puisqu’il traduit avec la plus scrupuleuse fidélité l'opinion même d’un des membres
les plus éclairés du jury; l’émotion a été telle, écrit-il, qu’on a résolu d'étudier un nouveau mode
de formation du jury et d'examiner s’il ne faudrait pas, afin d'éviter certaines surprises déplo-
rables, décider que le vote ne serait définitivement acquis qu'au second tour de scrutin.

Il y aurait un moyen bien plus simple, bien plus digne, d’en finir avec toutes les intrigail-
leries auxquelles donne lieu le système des récompenses, ce serait de supprimer, une fois pour
toutes, ces bons points enfantins; je sais bien que cela n’est point si aisé que cela en a l’air, la
plupart des artistes étant vaniteux au possible et les hochets, grands ou petits, ayant à leurs
yeux une importance colossale dont ils sont, en général, incapables d’apercevoir le ridicule. Mais
il n'y a pas que des vaniteux dans leurs rangs ; on y compte plus d’un esprit d'élite, plus d’une
organisation distinguée pour qui la question d’art et le respect de leur profession passeront
toujours avant rubans et médailles. Ceux-là finiront par avoir le dernier mot; ce sont eux qui
proclameront un jour — jour moins lointain peut-être qu'on ne le croit — l’ineptie des récom-
penses et en réclamèront l’abolition.

C’est la grâce que je souhaite le plus promptement possible aux artistes, et je ne fais pas
de vœux moins ardents pour leur prochaine expulsion de cette néfaste halle à peinture des

i. Voir l’Art, 14e année, tome Ier, pages 173, 209 et 229.
 
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