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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 16.1890 (Teil 1)

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Mannheim, Jules: L' exposition rétrospective d'objets d'art français au palais du Trocadéro, [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25869#0135
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L’EXPOSITION RETROSPECTIVE D’OBJETS D'ARl FRANÇAIS AU TROCADERO. 121

où la fabrique fut transférée en 1 — 56 sous Eloy Brichard
et dont le nom est devenu synonyme de perfection en
matière de pâte tendre, comme Saxe l’est en fait de porce-
laine dure européenne.

Pour Sèvres, nous n’avions que l’embarras du choix au
Trocadéro :

Voici la fameuse collection de Mlle Grandjean qui
occupait une demi-vitrine à elle seule, avec un vase excep-
tionnel rose Pompadour, à scènes familières dans le genre
de Téniers, de 1 y58 ;

Deux vases balustres à pans et arabesques, sur fond
rose, de 1757;

Un pot à eau et cuvette vert pomme à fleurs et fruits,
de 1756 ;

Un seau à rafraîchir, fond
bleu turquoise, avec bouquets et
fruits, de 1760, rehaussés d’or par
Chauveau père ;

Un solitaire à festons de fleurs
et bandes roses, de 1757, etc.;

Et, comme biscuit, un groupe
allégorique de la naissance du
Dauphin, figuré par la reine
Marie-Antoinette tenant son fils
et assise sur des dauphins.

Puis, au hasard de la plume :

A la baronne Nathaniel de
Rothschild, un épagneul couché,
grandeur nature, dont le socle
porte la devise : Fidélité ;

Au baron Gustave de Roths-
child, trois jardinières-éventails à
rubans verts encadrant des mé-
daillons d’amours d’après Bou-
cher et des trophées d’instruments
de jardinage, lettre D,

Un vase tulipe, à M. Stettiner,
fond vert pomme, à médaillons
de jeux d’amours, de l’année 1757,
ainsi qu’une jardinière oblongue
à contours, bleue de fond, déco-
rée de quadrillages dorés et points
blancs réservés, et de festons de
fleurs sur la face ;

Un solitaire à œils de perdrix,
au même ;

Au comte de Greft'ulhe, un pot
à eau avec plateau ovale à lobes à
fond bleu turquoise, orné de
fleurs ;

Un solitaire dont le plateau
losangé avec bordure de bâtons rompus et de fleurons
ajourés bleus, carmin et jaunes, esté la baronne Nathaniel
de Rothschild, la tasse à M. du Sartel, le sucrier à M. Léon
Fould, et dont nous ne désespérons pas de trouver les
autres pièces, chacune entre les mains d’un propriétaire
différent ;

A M. André, une plaque représentant un paysage
entouré d’une palette de peintre, par Vieillard ;

Une jardinière éventail à fond bleu turquoise, offrant
des médaillons de paysages en couleurs, lettre H, 1760,
prêtée par M. Beurdeley;

Et une légion de tasses, seaux, trembleuses, écuelles,
pots à lait, salières, plateaux, etc., de toutes les couleurs,
de tous les modèles en honneur à Sèvres sous Louis XV
et Louis XVI, à Mme la comtesse d’Yvon, à Mme Brenot,
à MM. L. Fould, du Sartel, Watelin, Silvy, Josse, etc.

Si les porcelaines tendres de Sèvres sont une gloire

pour notre pays, que ne dira-t-011 de la vieille argenterie
française, dont la réputation universelle n’a d’égale que la
rareté, et en particulier du vieux Paris, deux mots qui,
dans la bouche de tous ceux qui l’emploient, signifient ;
orfèvrerie parfaite ! Ce n’est pas le lieu ici de retracer l’his-
toire de cet art avec toutes les précautions dont l'entou-
rèrent les corporations et les gouvernements pour mériter
la confiance des acheteurs et assurer le renom de loyauté
des orfèvres français : M. Cripps, puis M. Paul Eudel se
sont acquittés à merveille de cette tâche et nous ne ferions
que remémorer aux lecteurs de l'Art deux livres qu’ils ont
certainement tous parcourus. Contentons-nous d’en appli-
quer les principes au fur et à mesure des pièces que nous
allons passer en revue :

A Mme Flandin appartient un
pot à eau et sa cuvette, ornés
dans le genre Bérain, et dont
l’ancienne collection Eudel jus-
tement comptait un exemplaire-
analogue, mais moins ancien et
plus riche de décor ; le poinçon
nous indique l’année 1718,
Etienne de Bourges étant alors
fermier des droits de la marque,
et en fait l’aîné de la série de l’or-
fèvrerie à l’Exposition. Cette ai-
guière nous fournit l’occasion
d’une remarque : c’est qu’il ne
faut pas être trop strict dans les
limites assignées aux divers styles,
lesquelles ne coïncident qu’ap-
proximativement avec les règnes ;
ainsi, le pot à eau de 1718 est
encore du plus pur Louis XIV,
bien que ce roi soit mort déjà
depuis trois ans à cette époque ;
on verra plus loin que le style-
rocaille est abandonné vers 1760,
alors que Louis XVI ne monte
sur le trône qu’en 1774.

De 1718, nous sautons à 1740,
avec une écuelle en vermeil à
M. Jacob, celle-ci bien Louis XV,
au poinçon de Robin, sous-fer-
mier, et avec deux flambeaux en
argent de même date, à M. Per-
dreau. Voici enfin un nom d’or-
fèvre ; c’est L. P. Lehendrick,
élève de Thomas Germain, dont
nous trouvons le différent, une
colonne, sous une paire de flam-
beaux à M. Olivier, portant le poinçon de Julien Berthe,
année 1755 ; puis un des Germain, François-Thomas, fils
de Thomas, avec deux flambeaux, à M. Eudel, faits
en 1758, sous Eloy Brichard.

Une paire de flambeaux à deux lumières, à M. Dongé,
œuvre de F. Joubert, a été exécutée en 1768, sous Pré-
vost.

De R. J. Auguste, un des principaux orfèvres du temps
de Louis XVI, sont deux soupières et leurs plateaux, à
M. Michel Ephrussi, datées de 1776 et 1777, sous la régie
de Fouache, avec fruits sur les couvercles, à anses têtes de
béliers et tore de lauriers au pourtour.

Du temps de Louis XVI sont également deux candé-
labres à trois lumières, à Mm= Hauch, portant le millé-
sime 1785, sous Clavel, et deux soupières, à Mmo Boin, de
forme ovale, à couvercles surmontés d’un aigle, des an-
nées 1786 et 1787; enfin, deux seaux à rafraîchir, à

Meuble d’encoignure du xvii0 siècle,
appartenant à M. Ch. Mannheim. — Dessin de J. Hugard.
(Exposition Universelle de 1889.)

(Section rétrospective d’objets d’art français.)
 
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