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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 19.1893 (Teil 2)

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Courrier de l'art
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https://doi.org/10.11588/diglit.22769#0134
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COURRIER

DE L'ART

MUSÉE NATIONAL DU LOUVRE
L'un des nouveaux départements du Musée, le départe-
ment des Objets d'art du Moyen-Age, de la Renaissance et
des Temps modernes, vient de s'enrichir d'un monument
important qui prendra bientôt place dans les galeries. Par
son testament, Mme veuve Henry, née Elisabeth Guébin,
se_ conformant au vœu exprimé par son mari, a légué à
l'État une armure en fer repoussé et doré de la fin du
xvie siècle. Cette pièce, d'une très bonne conservation, est
bien connue des amateurs d'armes de Paris. Si elle n'atteint
pas à la finesse de modelé de la célèbre armure de Henri II,
ce n'en est pas moins un très beau morceau de décoration;
on serait même tenté, à certains détails de l'ornementa-
tion, de lui assigner une origine royale. C'est ce dont des
recherches permettront sans doute de s'assurer.

MUSÉE DE TOURCOING

L'Etat vient d'envoyer à ce Musée deux toiles qui n'en-
richiront guère cette collection : Retour des Moulières,
Villerville (Calvados), par M. Alexandre Thiollet, tableau
exposé au Salon de 1891 sous le n° 1.575, et un Village
en Lorraine, très faible peinture que M. Émile Bastien-
Lepage nous montra, la même année, à la pauvre exposi-
tion du Champ.de.Mars.

MUSÉE DE TULLE

Il doit sa fondation à la très intelligente initiative d'un
lettré délicat, M. Émile Fage, président de la Société des
Lettres, Sciences et Arts de la Corrèzé.

M. Fage a conservé la direction de son oeuvre; nous en
félicitons vivement la ville de Tulle.

Depuis sa fondation jusqu'à l'année dernière inclusive-
ment, le budget annuel du Musée a été dé 1,000 francs.
Ce chiffre, des plus modestes, a été réduit de moitié
pour 18g3 ; c'est un grand tort, bien que ce vote ait été
émis avec cette réserve que cet infime crédit pourra être
augmenté si les circonstances l'exigent.

Il n'existe point encore de catalogue du Musée, on
attend, pour procéder à sa rédaction, que certaines sections
de la Collection municipale aient été complétées.

Le Musée de Tulle s'est récemment enrichi de divers
dons importants, entre autres d'un excellent tableau dû à
la munificence d'un membre de l'Institut, M., le baron
Alphonse de Rothschild, à qui nos Musées de province
sont redevables de tant d'oeuvres remarquables.

LA SOCIÉTÉ « REMBRANDT », A AMSTERDAM

Cette Société, dont nous avons déjà parlé dans le Cour-
rier de l'Art défunt1. est comme une Caisse des Musées.

Lorsqu'en 1883 fut annoncée la vente publique de la
collection célèbre de dessins anciens de M. J. de Vos Jbz,
à Amsterdam, nous nous sommes émus à l'idée que tous
ces dessins incomparables, provenant des plus beaux cabi-
nets particuliers de la Hollande, allaient être dispersés et
entreraient, en grande partie, dans les Musées et les col-
lections étrangers. M. J. Ankersmit, d'accord avec les
amateurs d'Amsterdam et d'autres villes hollandaises, peu
nombreux malheureusement, eut l'idée de fonder une
.Société qui, au moyen de dons et de prêts (des obligations
qui ne porteraient pas d'intérêts), achèterait des dessins,
les garderait à la disposition des Musées de l'Etat er des
villes et les leur céderait aussitôt que le budget de ces
institutions leur permettrait d'en faire l'acquisition. Le
succès a répondu à ces efforts des vrais amis de l'art.

En quelques jours on réunit pour 1 5o,000 francs de
souscriptions et on put acheter à la vente de Vos les dessins
qui font maintenant l'ornement du Cabinet des Estampes
d'Amsterdam.- L'État a acheté ces dessins à la Société
Rembrandt et les porteurs d'obligations sont rentrés dans

1. Voir le Courrier de l'Art, 7" année, pages 6 et 145.

leurs fonds. Ils n'ont perdu que l'intérêt de leurs avances.

Depuis, la Société a toujours marché et a conservé
bien des choses intéressantes pour les Musées de pro-
vince. Avec des moyens très limités, elle a rendu de
sérieux services.

Mais, pour frapper un grand coup, il faut des occasions.

Il s'en est présenté une l'année dernière.

Une collection de tableaux, peu nombreux mais choi-
sis, allait être vendue. M. Van Lennep, un de ces vieux
collectionneurs de l'école du père Van der Hoop, qui légua
à la ville d'Amsterdam sa magnifique galerie, composée
de chëfs-d'ceuvre, auxquels Burger a si bien rendu justice,
avait réuni un choix de tableaux hollandais, comme on
n'en rencontre que rarement à présent.

A la mort de la fille de M. Van Lennep, l'héritière de
celle-ci voulut réaliser la collection aux enchères.

Il y avait là des morceaux de premier ordre.

C'est alors que la Société Rembrandt se remit à l'œuvre.

Elle sonna aux portes de ses amis et encaissa prompte-
ment 80,000 francs en dons et en avances sous forme
d'obligations remboursables.

C'était peu cependant à une époque où les prix des
tableaux choisis des écoles anciennes deviennent fantai-
sistes.

Mais M. Van Lennep fils intervint avec un don prin-
cier et permit de cette façon à la Société d'acquérir quatre
des meilleures œuvres de la vente.

La Société Rembrandt a donc pu acheter pour
90,000 francs le tableau de Jean Vermeer de Delft : la
Lettre, que l'État lui a repris pour 3o,ooo ; et l'Eglise, de
Houckgeest, pour 17,000 francs ; l'État l'a rachetée à peu
près pour le même prix. Un Wouverman extraordinaire,
de la première manière du maître, payé par la Société
35,ooo francs, n'a pas encore été acheté par l'État.

Un Everdingen : Vue du Spaarne à Haarlem, a été
repris au prix coûtant par le Musée de cette ville.

Il est certain que ce qu'a fait la Société l'année dernière
n'est guère aisé à répéter tous les ans.

Mais ce qu'elle a réalisé en 1892 lui a valu l'adhésion
de beaucoup de membres nouveaux, et nous nous deman-
dons si un tel effort, tenté dans un petit pays et produisant
des résultats dont se réjouit à bon droit tout véritable
amateur, ne pourrait pas réussir sur une plus vaste échelle
dans un grand pays, auquel on promet depuis si long-
temps une Caisse des Musées.

D. Franken Dz.

LE MUSÉE BOYMANS, DE ROTTERDAM

Le Musée Boymans, toujours si intéressant, même
après l'incendie qui a détruit une partie de ses trésors, ne
cesse de s'enrichir.

Un don de M. Hoynck van Papendrecht, de quatre
portraits, dont deux par un peintre hollandais peu connu,
Hendrick Noorderwiel (1634),dont le Musée d Amsterdam
possède un tableau : la Nasse du Mariage, et deux por-
traits du xvie siècle, précieux au point de vue du costume,
"montre que l'on continue à s'intéresser aux Musées,
même là, où, comme à Rotterdam, le sentiment artistique
est moins développé.

D. Franken Dz.

THE WALKER ART GALLERY, DE LIVERPOOL

M. Henry Tate a fait don à la ville de Liverpool, pour
ce Musée, d'une très importante marine de l'éminent
peintre Henry Moore, membre de la Royal Academy.
Cette belle page a pour titre : Launching the Lifeboat. De
son côté M. Yates Thompson ne s'est pas montré moins
généreux en faisant cadeau au même Musée du Napoléon
traversant les Alpes que Paul Delaroche peignit pour
Lord Onslow.

Le Gérant : E. MORE AU.
 
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