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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 19.1893 (Teil 2)

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Franken, Daniel: Musées néerlandais
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https://doi.org/10.11588/diglit.22769#0254
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MUSÉES NÉERLANDAIS

i

MUSÉE D'AMSTERDAM

En Hollande, ainsi que cela se pratique un peu par-
tout, les villes de province démolissent les monuments
anciens.

On commence par ne plus les entretenir. Après quel-
ques années d'abandon, les frais de réparation deviennent
importants. On prétend alors que l'édifice menace ruine,
qu'il devient dangereux pour les passants. On le condamne
à disparaître.

Et, chose étonnante, après que la démolition a été
décidée, on arrive à s'apercevoir que la construction est
rebelle aux outils des démolisseurs et que l'on casse plutôt
la pioche que le ciment.

C'est ainsi qu'à Gorcum une belle porte vient de finir
par disparaître.

L'État a acheté les ornements en pierre de taille et va
faire réédifier la porte dans le jardin du Musée d'Amster-
dam.

On n'ignore pas que l'un des chefs-d'œuvre de Rem-
brandt, appartenant à ce Musée, la vaste composition
improprement désignée sous le nom de la Ronde de Nuit,
a subi des mutilations, — ce vandalisme est irréfutable-
ment démontré, — mais un autre chef-d'œuvre : le Ban-
quet civique, de Bartholomeus Van der Helst, a toujours
passé pour nous être parvenu dans l'état où il a été peint.
M. Dijserinck, dans un des plus sérieux périodiques du
pays : de Gids \ a cependant voulu démontrer, d'après un
dessin fait en 1779 par Jacob Gats, que le tableau de
Van der Helst avait perdu en hauteur le tiers peut-être de
sa dimension.

M. le chevalier J. Six, fils du propriétaire de la célèbre
galerie que s'empresse de visiter tout homme de goût qui
arrive à Amsterdam, M. J. Six, qui connaît si bien les
beaux tableaux hollandais pour avoir toujours vécu entouré
de trésors d'art de l'École néerlandaise et qui en a fait une
étude approfondie, réfute dans Oud-Holland cette étrange
prétention. Il commence par constater que les repeints
signalés dans le haut du tableau par M. Dijserinck n'exis-
tent pas.

Il nous dit que dans une copie dessinée en 1762 par
Pothoven, la hauteur est la même que celle du tableau
tel qu'on le voit aujourd'hui.

Enfin, tout en ne suspectant pas la bonne foi de Cats,
M. Six dit que l'on sait combien les copistes du xvme siècle
se gênaient peu pour introduire dans leurs reproduc-
tions des changements qui, pour la critique moderne,
n'ont aucune valeur et prouvent plutôt le contraire de ce
que l'on voudrait y chercher.

Lorsqu'ainsi que dans le dessin de Cats, le copiste a
introduit dans son œuvre des détails qui ne s'accordent
nullement avec l'époque de l'original, 1' « imposture inno-
cente » n'est pas difficile à dévoiler.

1. Le Guide.

Ainsi, le rideau que Cats a dessiné en haut de la fenêtre
du fond est un rideau de 1779 et non de 1648.

Mais, dans ce cas, on pourrait dire « Honny soit qui
mal y pense », et Cats serait le premier à déclarer qu'il l'a
fait sans malice, mais que la forme qu'il a donnée au
tableau dans sa copie s'en trouvait mieux.

Ce n'est pas une raison suffisante pour prétendre que
le beau tableau de Van der Helst a été coupé dans le
haut.

II

MUSÉE MUNICIPAL DE LA HAYE

L'amateur qui visite la Hollande sait- bien où il doit
aller pour étudier l'art hollandais dans toutes ses mani-
festations. Rotterdam, La Haye, Haarlem, Amsterdam
l'attendent.

A La Haye, c'est au Mauritshuis où est installé le
Musée royal que l'on s'empresse d'aller faire ses dévotions
artistiques. Mais on aurait grand tort de négliger son voi-
sin, le Musée municipal installé dans l'ancien Hôtel du
Tir de Saint-Sébastien ; car pour bien connaître notre
vaillant portraitiste, Jan Van Ravesteyn, c'est là qu'il faut
aller, de même que pour apprécier complètement Frans
Hais on doit avoir fait le pèlerinage de Haarlem.

En dehors des tableaux que l'on peut décrire, mais
qu'il est nécessaire de voir pour s'en rendre parfaitement
compte, ce Musée situé sur le Korte Vyverberg possède
en antiquités et en objets d'art les choses les plus intéres-
santes. C'est ainsi qu'un atlas topographique et historique
de la ville et des environs nous montre les plans édités
avec un grand luxe et établis avec un talent extraordinaire
par les dessinateurs et les graveurs.

Il y a quelques semaines, le Musée a acquis un petit
mais très intéressant tableau de Gerrit Berck-Heyde dont
le Musée possédait déjà deux toiles; il représente un cortège
princier avec le Prince d'Orange Guillaume III, alors roi
d'Angleterre, en tête, allant à la chasse.

Ce tableau est exposé en pendant à un autre du même
maître, dont le sujet est analogue.

III

MUSÉE BOYMANS, A ROTTERDAM

Ce précieux Musée, un des mieux installés de la
Hollande, continue à s'enrichir par dons et par legs. Par
achats aussi, car grâce à un legs de 2,000 florins 1 du
notaire Van den Berg, le directeur a pu ajouter à la
collection un beau paysage de de Vlieger, provenant de la
collection Hulot, de Paris, et un tableau de Pieter de
Bloot; ces deux artistes sont originaires de Rotterdam.

Un Hackaert avec figures par Lingelbach; un Dujar-
din et un Pynacker ont été légués par M. C. L. Viruly.

On a acheté un paysage par Gillis d'Hondecoeter, un
autre par Claes Jansz van der Willigen daté de 1665, un

1. Le florin des Pays-Bas équivaut à 2 fr. 12 centimes.
 
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