DOI Heft:
No. 19 (Avril 1900)
DOI Artikel:Vachon, Marius: La part des musées dans la Renaissance industrielle de l'Allemagne
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.34204#0050
L'ART DÉCORATIF
de tous les mondes, de tous les temps. Il semble
que ce soient lit les dépouilles opimes de ht
terre conquise par une nation de proie. Dans
les musées de Berlin, de Dresde, de Hambourg,
de Munich, de Dusseldorf!, de Cologne, etc., etc.,
c'est l'art allemand sous toutes ses formes, dans
toutes ses manifestations, qui vous saute aux
yeux ; vous le trouvez partout, dans les galeries
d'honneur, dans les ensembles historiques, dans
les sections de pure technicité. On dirait que
les créateurs des ces institutions ont voulu, par
là, indiquer et prouver au peuple qu'il n'y a
qu'un art, l'art allemand; qu'une nation artis-
tique, la nation allemande: «L'Allemagne au-
dessus de tout)). Quelle leçon!!!
Cette grande et hère idée patriotique a son
expression supérieure dans le Musée germanique
de Nuremberg, musée vraiment national, qui
a été fondé et qui est administré par les
délégués des Etats et des grandes villes de
l'Allemagne. Ce musée, installé dans de vieux
bâtiments pittoresques, spécimens superbes de
l'architecture ancienne, est la résurrection de
l'Allemagne artistique et industrielle des siècles
passés. Toutes les salles nombreuses qu'il contient,
transformées ingénieusement en chambres, en
cuisines, en salons de réception, en comptoirs,
en boutiques, en ateliers, en oratoires, en
chapelles, etc., évoquent magiquement la vie
des aïeux, dans son intimité familiale, dans sa
sociabilité hospitalière, dans son industrialisme
fécond, dans le luxe et le faste de ses manifes-
tations extérieures, corporatives, religieuses,
mondaines. Ne croyez pas, cependant, que le
Musée germanique de Nuremberg soit un pur
musée de curiosités historiques, intéressant et
utile pour les seuls peintres et érudits; il a
rendu les plus grands services aux industries
de l'Allemagne, par les nombreux exemples
qu'il peut offrir de l'influence heureuse de
l'art sur les métiers.
Quand on a visité et étudié tous les centres
d'industries d'art de notre pays, comme je l'ai
fait en i8«)6 et 1897, pendant l'Enquête officielle
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de tous les mondes, de tous les temps. Il semble
que ce soient lit les dépouilles opimes de ht
terre conquise par une nation de proie. Dans
les musées de Berlin, de Dresde, de Hambourg,
de Munich, de Dusseldorf!, de Cologne, etc., etc.,
c'est l'art allemand sous toutes ses formes, dans
toutes ses manifestations, qui vous saute aux
yeux ; vous le trouvez partout, dans les galeries
d'honneur, dans les ensembles historiques, dans
les sections de pure technicité. On dirait que
les créateurs des ces institutions ont voulu, par
là, indiquer et prouver au peuple qu'il n'y a
qu'un art, l'art allemand; qu'une nation artis-
tique, la nation allemande: «L'Allemagne au-
dessus de tout)). Quelle leçon!!!
Cette grande et hère idée patriotique a son
expression supérieure dans le Musée germanique
de Nuremberg, musée vraiment national, qui
a été fondé et qui est administré par les
délégués des Etats et des grandes villes de
l'Allemagne. Ce musée, installé dans de vieux
bâtiments pittoresques, spécimens superbes de
l'architecture ancienne, est la résurrection de
l'Allemagne artistique et industrielle des siècles
passés. Toutes les salles nombreuses qu'il contient,
transformées ingénieusement en chambres, en
cuisines, en salons de réception, en comptoirs,
en boutiques, en ateliers, en oratoires, en
chapelles, etc., évoquent magiquement la vie
des aïeux, dans son intimité familiale, dans sa
sociabilité hospitalière, dans son industrialisme
fécond, dans le luxe et le faste de ses manifes-
tations extérieures, corporatives, religieuses,
mondaines. Ne croyez pas, cependant, que le
Musée germanique de Nuremberg soit un pur
musée de curiosités historiques, intéressant et
utile pour les seuls peintres et érudits; il a
rendu les plus grands services aux industries
de l'Allemagne, par les nombreux exemples
qu'il peut offrir de l'influence heureuse de
l'art sur les métiers.
Quand on a visité et étudié tous les centres
d'industries d'art de notre pays, comme je l'ai
fait en i8«)6 et 1897, pendant l'Enquête officielle
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