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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 2,2.1900

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No. 20 (Mai 1900)
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Jacques, G. M.: L' exposition universelle
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https://doi.org/10.11588/diglit.34204#0095

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sections allemandes de l'Exposition on voit
du premier coup qu'ici, ce ne sont pas quel-
ques artistes et quelques amateurs qui com-
posent l'armée de la réforme de l'art : c'est
la nation tout entière, depuis l'Empereur —
quoi qu'on ait dit — jusqu'au plus petit des
fabricants de jouets de Nurenberg. Dans les
installations faites par les soins du gouverne-
ment, le souffle moderne vivifie le caractère
traditionnel qu'exige la représentation officielle
d'un grand Etat. Le catalogue allemand, établi
par l'imprimerie de l'Empire est composé en
caractères d'une forme nouvelle, étudiée au
point de vue l'art en même temps qu'à celui du
rayonnement de l'influence allemande au-
dehors, et illustré par un des artistes novateurs
les plus actifs. Chaque exposition particulière
porte l'empreinte profonde des tendances nou-
velles. Dans les unes — nombreuses — l'indus-
triel ou la collectivité d'industriels a commandé
les dessins de tout ce qui entre dans la montre,
sans exception, à un ou plusieurs artistes nova-
teurs renommés ; dans d'autres, l'industriel
montre qu'il a déjà formé un personnel ca-
pable de suivre plus ou moins habilement les
voies ouvertes par ces artistes ; dans toutes,
être le pays qui marche le plus résolument vers
le progrès, dans la forme des objets comme
dans le reste, est la note suprême. Celà s'ob-
serve jusque dans les classes où l'on peut le
moins s'attendre aux préoccupations artis-
tiques : même les faisceaux de barres d'acier
ou de tuyaux de grandes usines métallurgiques
prennent des formes où le coup de crayon de
l'artiste moderne se fait sentir.
Evidemment, il y a beaucoup de choses
d'une valeur contestable dans tout cela, même
beaucoup de choses d'un goût douteux, si l'on
veut. Mais au-dessus des erreurs inévitables de
tout commencement, il y a la fraîcheur de la
pensée, la puissance et l'unité dans l'effort.
L'exposition allemande sera pour les autres
pays le coup de fouet qui mettra définitive-
ment chacun d'eux en marche dans le nouveau
chemin, et précipitera leur course pour rega-
gner le temps perdu.
L'Autriche marche résolument aux côtés de
l'Allemagne. Y a-t-il eu concert des deux gou-
vernements pour montrer au monde l'effort

de l'ensemble des peuples germaniques sous
son plus beau jour ? Peut-être. Ce qui est cer-
tain, c'est que les installations faites par le
commissariat général autrichien sont partout
très étudiées dans le sens moderne, et que plu-
sieurs d'entre elles comptent parmi les plus
belles de l'Exposition. Leur caractère diffère
d'ailleurs beaucoup de celui des installations
du commissariat d'Allemagne. L'esprit viennois,
aimable et riant, s'y traduit en formules où la
grâce remplace la vigueur un peu lourde de
celle des Allemands du Nord, et que domine
certain attachement aux formes d'ensemble
classiques. Il y a chez le Viennois — comme
chez le Français — un vieux fonds de paga-
nisme— j'entends de culte de la forme — dont
ni lui ni nous ne nous débarrasserons pas, heu-
reusement ! et qui fait d'eux et de nous les
éternels Athéniens du monde.
La Hongrie se distingue par des installations
flamboyantes, turbulentes, sentant le peuple
neuf.Remarquables en somme, malgré les excès
de forme, de couleurs, de tout, d'artistes exubé-
rants comme la race que leur art représente.
Il ne me reste plus que juste la place de
quelques lignes pour la Hollande, pays qui sut
toujours, et aujourd'hui plus que jamais, ma-
rier la sagesse à l'esprit de progrès, et dont les
architectes ont décoré les classes avec beau-
coup de goût, d'une manière neuve, mais sans
casser les vitres ; pour la Suède et la Norvège,
auxquelles les vieilles formules nationales d'or-
nement ont fourni les éléments d'intéressantes
décorations de classes ; pour le Danemark, dont
le groupe VII—X (agriculture) est un très-noble
et très-superbe ensemble ; pour la Finlande,
dont les origines Scandinaves font la seule par-
tie de la Russie soustraite aux caractères asia-
tico-byzantins dont l'art de cette empire ne se
départit pas, et dont la lointaine et solitaire
poursuite d'un art plus jeune éveillera partout
l'intérêt; pour l'Amérique, où le dollar paraît
continuer à jouer un rôle important dans la dé-
finition de ce qui est de l'art (i).
G.-M. JACQUES.
imprimée à l'avance. Les retards de l'Exposition nous ont
forcé d'y renoncer, et l'aspect du numéro s'en ressent
fort, à notre grand regret.

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