AOÛT 1900
déhnitif; Rodin affirme les duretés de la tâche
chez l'artiste, semble même vouloir mettre les
autres dans l'intimité de la lutte angoissante,
et tirer un enseignement de la peine dans l'en-
fantement. Nul autre plus que lui n'aura plus
effroyablement souligné la vanité des spasmes
et n'aura symboiisé davantage les sensations
suprêmes de l'homme, lui révélant la somptuosité
de la chair dont il est friand, pour lui en trahir
impitoyablement la tare irrémédiable et le déclin.
Quel paraphraseur de l'Ecclésiaste!
Abordons cette revue de la classe des bronzes
d'art à l'Exposition par la maison Barbedienne —
à tout seigneur tout honneur — dont la vieille
réputation ne daigne s'inquiéter que de ce qui
est définitivement consacré pas les admirations
consécutives. Son salon donne une impression
hautaine de calme olympien. Les quatre figures
de Barye, dont /'LAzAzz et A? AAv-czz, sont majes-
tueusement établies à l'entrée. Celles-ci ont été
faites de la grandeur des originaux achetés à la
vente de l'artiste et devaient constituer un en-
semble décoratif qui n'a pas été réalisé, à ma
connaissance du moins. Nous revoyons plus
loin la .%W27;^ zf Hz-c de Paul Dubois, A?
de Cliapu qui a orné le monument commé-
moratif élevé à la gloire de Henri Régnault à
l'école de Beaux-Arts; elle a une autre attri-
bution aujourd'hui, puisqu'elle sert de récom-
peuse à une société de tir, et qu'elle est un
don du Président de la République. Parmi les
nouvelles choses, je signalerai la Czz/A'zz armée
de Raoul Verlet, At éAwzAAA d'A. Mercié, AAzzzx
A Aêw de G. Michel, d'une pose simple et
d'un délicat ton de patine. La chose la plus
récente est LDir ANzzzzzzzz* d'Alphonse Moncei.
Accouplement candide et heureux d'une jeune
Elle hésitante et rêveuse, entendant susurrer
ies paroles captieuses qu'un bel adolescent lui
chuchote à l'oreille. Mais ceci m'a paru un
peu délicat après A AAAz/zv/z/'.s' de Rodin, beau
bronze verdâtre, où le jeune homme et la jeune
femme sont adorablement entrelacés. Peut-être
quelques-uns trouveront-ils un peu excessive la
révélation de l'ossature thoracique sous la peau,
mais la tension du buste est grande; le maître
n'entend pas qu'on oublie le squelette, et la
charpente anatomique, sous le muscle, se trahit
malgré tout.
Comme la maison Barbedienne, H maison
Thiébaud tient à posséder les modèles consacrés
par les récompenses successives et les jurys.
Cependant, de l'ensemble de son exposition se
dégage une impression de couleur séduisante à
OBtOLS (EUG. BLOT, ÉD.) LE MA]S
l'œil. Il y a de la polychromie au milieu des
bronzes. Ceux-ci se revêtent de patines J'01*
somptueuses comme A Lz'/Azz d'Etcheto et la
AA?7-MA77722' du monument de Guy de Maupassant
de Raoul Verlet.
Un buste de femme de Louis Convers attire
tout de suite. Sur la chair en marbre, l'étoffe
]})1
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déhnitif; Rodin affirme les duretés de la tâche
chez l'artiste, semble même vouloir mettre les
autres dans l'intimité de la lutte angoissante,
et tirer un enseignement de la peine dans l'en-
fantement. Nul autre plus que lui n'aura plus
effroyablement souligné la vanité des spasmes
et n'aura symboiisé davantage les sensations
suprêmes de l'homme, lui révélant la somptuosité
de la chair dont il est friand, pour lui en trahir
impitoyablement la tare irrémédiable et le déclin.
Quel paraphraseur de l'Ecclésiaste!
Abordons cette revue de la classe des bronzes
d'art à l'Exposition par la maison Barbedienne —
à tout seigneur tout honneur — dont la vieille
réputation ne daigne s'inquiéter que de ce qui
est définitivement consacré pas les admirations
consécutives. Son salon donne une impression
hautaine de calme olympien. Les quatre figures
de Barye, dont /'LAzAzz et A? AAv-czz, sont majes-
tueusement établies à l'entrée. Celles-ci ont été
faites de la grandeur des originaux achetés à la
vente de l'artiste et devaient constituer un en-
semble décoratif qui n'a pas été réalisé, à ma
connaissance du moins. Nous revoyons plus
loin la .%W27;^ zf Hz-c de Paul Dubois, A?
de Cliapu qui a orné le monument commé-
moratif élevé à la gloire de Henri Régnault à
l'école de Beaux-Arts; elle a une autre attri-
bution aujourd'hui, puisqu'elle sert de récom-
peuse à une société de tir, et qu'elle est un
don du Président de la République. Parmi les
nouvelles choses, je signalerai la Czz/A'zz armée
de Raoul Verlet, At éAwzAAA d'A. Mercié, AAzzzx
A Aêw de G. Michel, d'une pose simple et
d'un délicat ton de patine. La chose la plus
récente est LDir ANzzzzzzzz* d'Alphonse Moncei.
Accouplement candide et heureux d'une jeune
Elle hésitante et rêveuse, entendant susurrer
ies paroles captieuses qu'un bel adolescent lui
chuchote à l'oreille. Mais ceci m'a paru un
peu délicat après A AAAz/zv/z/'.s' de Rodin, beau
bronze verdâtre, où le jeune homme et la jeune
femme sont adorablement entrelacés. Peut-être
quelques-uns trouveront-ils un peu excessive la
révélation de l'ossature thoracique sous la peau,
mais la tension du buste est grande; le maître
n'entend pas qu'on oublie le squelette, et la
charpente anatomique, sous le muscle, se trahit
malgré tout.
Comme la maison Barbedienne, H maison
Thiébaud tient à posséder les modèles consacrés
par les récompenses successives et les jurys.
Cependant, de l'ensemble de son exposition se
dégage une impression de couleur séduisante à
OBtOLS (EUG. BLOT, ÉD.) LE MA]S
l'œil. Il y a de la polychromie au milieu des
bronzes. Ceux-ci se revêtent de patines J'01*
somptueuses comme A Lz'/Azz d'Etcheto et la
AA?7-MA77722' du monument de Guy de Maupassant
de Raoul Verlet.
Un buste de femme de Louis Convers attire
tout de suite. Sur la chair en marbre, l'étoffe
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