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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 3,2.1901

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No. 32 (Mai 1901)
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Sedeyn, Émile: Marquinerie d'art
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https://doi.org/10.11588/diglit.34206#0096

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1901

MAI


M. DUFRÊNE LtSEUSE (POUR LA. MAISON MODERNE)

dernes, les autres en accueiHant résolument les
idées artistiques.
En ce qui concerne particulièrement ia ma-
roquinerie, on a à lutter, disions-nous, contre
l'inaptitude de ia matière première à des efFets
décoratifs sufdsamment variés. Aussi, les tenta-
tives « à côté)) ont-elles été nombreuses en ces
dernières années.
L'Exposition de iqoo a montré ia décoration
du porte-cartes et du porte-monnaie résolue à
peu près uniquement par des applications métal-
liques, ornements, écussons, garnitures d'une
valeur artistique indiscutable souvent, mais
aussi d'un aspect compiexe dont souffrent le
goûtet la simpiicité. L'éiégance, qu'on est tenté
d'appeler, dans un cas semblabie la discrétion
du iuxe, s'offusque de ces détails rapportés
qui s'imposent à i'attention tout en s'harmonisant
mal avec ies tons discrets du maroquin. 11 en
résulte que la préférence des élites va gënérale-
ment aux pièces sans décor, oü le caractère
d'utilitë apparaît privé de tout charme, hormis
parfois celui d'un travail technique irréprochable.
11 fallait en vérité un talent très ingénieux
et très souple pour s'arrêter au difhcile problème

qui se formule ainsi : le maroquin rendu décorà-
tif par lui-même. Mais ia difhculté est peut-être
ici ce qui a le plus séduit M. Dufrêne. En tout
cas, le charme discret de son imagination le dé-
signait pour en triompher.
11 a dû cependant, pour en arriver là, de-
mander beaucoup à l'étude avant de faire appel
à ses dons naturels pour le reste. La science
du « patineur )) de peaux ne dispose encore que
de ressources très limitées, malgré les nombreux
apports dont la chimie l'a enrichie en ces der-
nières années. Avec sept couleurs, le peintre
obtient sur la toile un nombre inhni de tonalités ;
avec vingt holes d'acides, l'artisanleplus expert
n'obtient pas cinq patines différentes sur le
maroquin. L'artiste n'a donc pu fournir ses car-
tons qu'une fois au courant de cette technique
ardue; et il en a étudié les secrets assez
consciencieusement pour obtenir, avec une pa-
lette si pauvre, une très remarquable variété
d'effets intéressants.
On peut juger ici, incomplètement il est
vrai, de cette variété d'elfets. Les pièces repro-
duites montrent une belle série d'aspects dissem-
blables, obtenus avec une mëthode unique et
peu compliquée: lapeau patinée, commeil vient


M. DUFRÊNE CADRE A PHO'I'OGRAPHIE

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