L'ART DÉCORATIF
forme de pieds de meuble,
il se garde de chercher à
rappeler l'organe naturel
comme le feraient ses
compatriotes, et substitue
à celui-ci l'organe pure-
ment technique avec élé-
gance et une ingéniosité
jamais en défaut. On se
rendra compte de ce tra-
vail dans les meubles re-
produits ici pages 17 et 21
En général la représen-
tation de la nature pour
elle-même n'apparaît qu'à
des places, telles que les
couronnements ou fron-
tons, où l'on ne peut les
confondre avec les lignes
de la construction et où
leur signification orne-
mentale se sépare assez de celle
de l'objet même pour que celui-ci
reste pour ainsi dire intact malgré
leur présence.
La chimère d'émouvoir par
la nature ne conduit point M.
Majorelle à l'abandon des formes
commandées par la technique et
les convenances. Ses meubles sont
toujours charpentés vigoureuse-
ment et l'ossature en reste le prin-
cipal malgré tous les enrichisse-
ments de détail. On peut ne pas
aimer certaines formes qui se re-
trouvent fréquemment chez lui :
par exemple le trapèze à côtés
arqués au sommet des meubles de
la série représentée pages 16, 17,
18. Cette forme m'apparaît peu
incisive et manquant de noblesse,
surtout dans le volume : ceci peut
d'ailleurs n'être qu'un sentiment
purement personnel. Quoi qu'il en
soit, même dans ces cas, la vision
de structure est fortement impri-
mée ; celle de décoration reste
subordonnée.
C'est, dans le meuble riche au-
quel M. Majorelle s'adonne, une
forte et rare qualité. Une autre non
L. MAJORELLE MEUBLES EN ACAjou ET SATINE, AVEC MARQUETERIES moins rare est la grande variété des
20
forme de pieds de meuble,
il se garde de chercher à
rappeler l'organe naturel
comme le feraient ses
compatriotes, et substitue
à celui-ci l'organe pure-
ment technique avec élé-
gance et une ingéniosité
jamais en défaut. On se
rendra compte de ce tra-
vail dans les meubles re-
produits ici pages 17 et 21
En général la représen-
tation de la nature pour
elle-même n'apparaît qu'à
des places, telles que les
couronnements ou fron-
tons, où l'on ne peut les
confondre avec les lignes
de la construction et où
leur signification orne-
mentale se sépare assez de celle
de l'objet même pour que celui-ci
reste pour ainsi dire intact malgré
leur présence.
La chimère d'émouvoir par
la nature ne conduit point M.
Majorelle à l'abandon des formes
commandées par la technique et
les convenances. Ses meubles sont
toujours charpentés vigoureuse-
ment et l'ossature en reste le prin-
cipal malgré tous les enrichisse-
ments de détail. On peut ne pas
aimer certaines formes qui se re-
trouvent fréquemment chez lui :
par exemple le trapèze à côtés
arqués au sommet des meubles de
la série représentée pages 16, 17,
18. Cette forme m'apparaît peu
incisive et manquant de noblesse,
surtout dans le volume : ceci peut
d'ailleurs n'être qu'un sentiment
purement personnel. Quoi qu'il en
soit, même dans ces cas, la vision
de structure est fortement impri-
mée ; celle de décoration reste
subordonnée.
C'est, dans le meuble riche au-
quel M. Majorelle s'adonne, une
forte et rare qualité. Une autre non
L. MAJORELLE MEUBLES EN ACAjou ET SATINE, AVEC MARQUETERIES moins rare est la grande variété des
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