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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 4,2.1902

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No. 43 (Avril 1902)
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Soulier, Gustave: Les papiers décorés de G. Serrurier
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https://doi.org/10.11588/diglit.34269#0028

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L'ART DÉCORATIF

dire que ce dessin est plus particulièrement
destiné aux surfaces murales offrant une assez
grande hauteur de plafond; et de plus, ici
encore, ce soubassement est combiné de ma-
nière à pouvoir se rapporter à un dérou-
lement plus ou moins long de la bande en
hauteur, car ces motifs de soubassement sont
découpés et ajustés séparément.
M. Serrurier a ainsi établi sept dessins
nouveaux, soumis à ces adaptations diverses,
et chacun de ces sept dessins se prête lui-
même à cinq combinaisons de couleurs dif-
férentes, cherchées toujours en vue Tune
heureuse harmonie, car on sait que M. Serru-
rier se préoccupe constamment des recherches
de colorations. Enfin, il a voulu rendre ses
modèles également pratiques par le prix, car
il faut répandre de plus en plus, dans tout
ce qui touche aux arts de l'habitation et de
la vie, des modèles capables de s'accorder
avec les ressources de la majorité des ache-
teurs. Ce n'est point par des exemples d'ex-
ception que les arts utiles pénétreront comme
ils le doivent toute notre existence.
Les décorations diverses de M. Serrurier
que nous venons d'examiner partent toutes
du même principe. Nous avons dit qu'il avait
voulu éviter le papier peint à motif répété,
sans se borner pour cela à une simple frise;
il a donc cherché à établir un lien entre le
papier et la frise. Il a eu pour cela l'idée
d'un développement végétal, s'élevant de bas
en haut et s'épanouissant sous la corniche.
De là ces tiges, formant des rayures verti-
cales qui s'espacent sur le mur et forment
en haut un entrelacs unique. L'idée est très
simplement tirée de l'observation de la nature,
et elle se prête, on le comprend, à une
infinie variété d'arabesques ornementales

tirées de la plante, soit que le thème naturel
soit suivi de plus près, soit, au contraire,
que la variation décorative y ait plus de
part. Cette disposition verticale tend de plus
à donner l'illusion d'une hauteur plus élevée
qu'elle ne l'est en réalité, ce qui est un avan-
tage dans un appartement où l'on n'a jamais
trop d'espace au-dessus de sa tête.
Le plus curieux sans doute des motifs
inaugurés par M. Serrurier, c'est celui qui
est composé de troncs de bouleaux, dont les
feuillages bottants se réunissent au sommet.
Il y a là un rappel particulièrement gracieux
et suggestif de la nature, sans que l'on puisse
croire pourtant à une similitude d'aspect
cherchée entre l'appartement et le dehors ;
ces bouleaux ne font pas plus illusion qu'un
tapis arabe ou une céramique persane ; et
cependant ils dénotent le sentiment éprouvé
devant la nature et dont le souvenir nous
reste doux.
C'est toujours le reflet de la nature, en
effet, que rendront nos oeuvres réellement
décoratives, car c'est d'elle que nous avons
appris tous les secrets des formes, des lignes
et des couleurs. Et c'est bien à tort que
quelques cerveaux novateurs, égarés par la
théorie, s'efforcent, en faisant violence à tous
leurs mouvements spontanés, de s'abstenir
de tout rappel de formes naturelles, végé-
tales ou animales. En créant ainsi un réper-
toire purement algébrique d'éléments déco-
ratifs, iis ne s'aperçoivent pas qu'ils tombent
à bien plus courte échéance dans les redites,
et qu'ils ont retiré à l'art tout ce qui fait son
charme persuasif : sa perpétuelle relation avec
la nature et avec la vie.
GUSTAVE SOULIER.


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FRiSH AU POCHOIR (TREtLLE)
 
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