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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 4,2.1902

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No. 44 (Mai 1902)
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L^ART DECORATIF

Maniaque, peintre et caricaturiste, Masure, Mu-
rique, Pocheviiie, et surtout les pasteis de M. Eu-
gène Batlo, visions sincères, traduites avec fran-
chise, révélant un robuste tempérament d'artiste.
A. T.

ExposiTiON nns ORIENTALISTES. — Le très vif
attrait de l'Exposition des Orientalistes, dont le
dévoué président, M. Léonce Bénédite, conser-
vateur du Musée du Luxembourg, sait toujours
rehausser l'intérêt, consistait cette année dans
l'exposition des œuvres du malheureux Marius
Perret, mort, il y a deux ans, à Java, où il était
ME en mission. Toute la série des pastels et
des aquarelles qu'il avait amassés dans ce der-
nier voyage en Indo-Chine, au Cambodge, à
Siam et dans les iles, et qui est parvenue en
France après la nouvelle de sa mort, occupait
une grande partie de la salle réservée à Perret,
précieux héritage qui augmente encore la pro-
fonde svmpathie qu'éveillaient l'œuvre et l'ar-
tiste.
Nui peintre, en effet, n'a jamais poussé plus
loin les scrupules de conscience devant les pays
ou les types qu'il peignait, et cette peinture si
sincère, si révélatrice dans les spectacles étranges
qu'elle nous rend, prend une valeur singulière-
ment documentaire.
L'Exposition des Orientalistes, logée plus lar-
gement cette année dans une région du Grand
Palais ne manquait pas, d'ailleurs, d'autres sur-
prises. On y pouvait priser le talent simple et
robuste d'Emile Bernard, l'expression caracté-
ristique qu'il donne, avec certaines maladresses
de métier même, à ses types d'Egypte ou d'Es-
pagne. Al. Dinet a envoyé des morceaux de tout
premier ordre; la scène Autour d'un ynonru?!? et
la 7TA TArnTe au grand chapeau sont des
œuvres à la fois profondes et pittoresques. 11
faut signaler encore, et trop rapidement, les
dessins et les crayons de couleur, très Uns, de
Girardot, les études de Venise de Cottet, les
nombreuses peintures, tableaux ou pochades,
rapportées d'Espagne, d'Algérie ou d'Italie par
AL Henry d'Estienne, qui a sérieusement utilisé
sa bourse de voyage; les notes d'Asie-Alineure
et d'Espagne, de Lévy-Dhurmer, et les envois
lumineux de MM. Lunois et Suréda. N'ayons
garde d'oublier les magnifiques gravures de
Sulpis, puissamment colorées dans leur noir et
blanc (surtout l'AppurfAon, d'après Gustave Mo-
reau), et les spirituelles figurines de M. Pierre
Delbet, qui se révèle artiste d'un tempérament
très aigu. G. A

L'exposition de Al. Félix Borchardt, à l'Art
Nouveau Bing, nous met en présence d'un ta-
lent de nataliste et de coloriste assez copieux.

La couleur, où I on sent des influences diverses,
et surtout celle des maîtres impressionnistes,
n'est pas toujours exempte de lourdeur dans sa
richesse; mais on y perçoit un sentiment assez
vit de la lumière, cette joie spéciale de mélanger
de beaux tons qui fait le vrai peintre. Quelques
portraits sont, à cet égard, d'une très belle ma-
tière. Les dessins et les pastels ajoutent beau-
coup à la figure de l'artiste, qui sait y varier
ses effets. -

Nous ne voudrions pas laisser passer sans les
mentionner ici quelques autres expositions : celle
de AI. Henri Havet, à la nouvelle galerie Susse,
boulevard de la Madeleine, où apparaît le talent
d'un sentimental et d'un coloriste, de plus en
plus maître de sa personnalité. Ces paysages de
Suisse et des lacs italiens constituent de très
intéressants morceaux, sans aucune redite. —
Chez Durand-Ruel, AL Moreau-Nélaton agroupé
une belle série de paysages très vibrants, dans
leur douceur et leur calme, et de charmantes
études d'enfants à la maison ; tout cela méritait
d'être vu ainsi, de manière à montrer une œuvre
d'ensemble. — A côté, les paysages .de Sisley
sont plus papillotants, plus étudiés pour la vie
propre des éléments de la nature que pour leur
accord et leur impression générale, comme chez
AI. Aloreau-Nélaton. — Nous avons eu grand
plaisir à voir à la Alaison des Artistes, rue
Royale, quelques peintures et dessins de AI. van
Rysselberghe ; ses eaux-fortes, ses études de nu
et ses portraits au fusain (celui de M. Alexandre
Charpentier, de M. André Gide) présentaient un
intérêt particulier. — A l'Art Nouveau Bing, les
pastels et les peintures de AU" Marie Bermond,
où l'on sent également un souvenir de Carrière
et de Besnard, affirment néanmoins un sens per-
sonnel de la délicatesse de l'enveloppe, de la
nuance et des transparences d'épiderme.

T 'EXPOSITION DES PASTELLISTES est toujours
! une des plus séduisantes de l'année, et il
semble qu'il y ait une très juste corrélation
entre son ouverture et l'apparition des premiers
jours printaniers : dans la galerie de la rue de
Sèze et sur nos avenues, même poussée dé cou-
leurs joyeuses et pleines, même tendresse et
même éclat. Le pastel est la matière du prin-
temps.
Ce sont bien des ligures printanières, en elfet,
que nous donne M. Aman-Jean, avec des tona-
lités de Heurs vivaces et rares; et les études de
M. Besnard ont une saveur de modelé, une ri-
chesse de carnations, de verdures, d'étoffes, qui
alHrment la superbe maturité d'un talent sans
cesse en rapport avec la nature vivante.

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