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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 4,2.1902

DOI Heft:
No. 45 (Juin 1902)
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Thomas, Albert: La peinture aux Salons de 1902, Société Nationale des Beaux-Arts
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https://doi.org/10.11588/diglit.34269#0114

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L'ART DÉCORATIF

on voulut donc faire de la peinture psycho-
logique et les représentations humaines se
quintessencièrent peu à peu, pour se perdre
finalement en fumée. Les figures, toutefois
jolies, de M. Louis Picard sont à ce dernier
point de volatilisation. Le même phénomène
existe pour les paysages, si poétiquement
impalpables de M. Clary, de M. et M"!" Duhem,
de M. Le Sidaner; il se produit aussi pour

les fleurs de M'^ Lisbeth Devolvé-Carrière
et de M. Harrisson. Mais la mode spi-
rite va bientôt cesser. On le sent à des
signes certains : les âmes délivrées

M. Armand Berton
« doubles Huidiques »
Tournes nous offrent

par
se réincarnent et les
évoqués grâce à M.
des épaules douces et

lustrées, très humainement désirables.
Mais je ne saurais railler davantage des


A. DAUCHEZ LISIÈRE DE BOIS

artistes de fin talent. Je me laisserai sans
doute reprendre dès demain à leur prestige
littéraire. Puis qui peut se vanter de faire,
dans une œuvre, la part exacte de la litté-
rature, du pastiche et de la sincérité ? Au
Salon de la ((Société Nationale)), je goûte
les portraits de Paul Adam, de Charles
Cottet, du jeune Philippe Barrés, par M.
Jacques Blanche, sans me dire qu'ils doivent
peut-être à Lawrence, à Gainsborough un
peu de leur libre et séduisante allure ; je
contemple, sans trop songer à Vélasquez, la
dame que La Gandara me montre boudeuse,
ennuyée, hautaine, et si délicieusement féline,
la joue au dossier de sa chaise, dans sa robe
rose, argent et noir. J'admire, d'ailleurs, en
toute confiance, les suaves harmonies obscures
de Wisthlcr, les grands paysages de René

Ménard, les six masques dormants de Car-
rière, car, j'en suis certain, il n'y a point là
de littérature, il n'v a que des sensibilités
et des âmes.
D'autres choses me donnent encore une
impression d'art à peu près sans mélange :
tes scènes rurales de M. Léon Lhermitte,
dont le pittoresque gagne s'it est possible en
force, en sobriété, en grandeur, les aspects
de Bretagne intensément résumés par M.
Dauchez, les ftuides nocturnes de M. Meslé,
les villes grises et somnolentes de M. Willaert,
l'eau qui frissonne dans les toiles de M.
Thaulow, les visions d'Orient de M. Dinet,
les coins de nature de MM. Billotte,
Bacrtsoen, Lebourg, Moutlé, Lagarde, Che-
vatier, Raffaelti, Gillot, Morrice, Binet, Émile
Barrau, Enders, Smah, Albert. Guillaume

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