JUIN
1902
personne de M. Henri Martin, ce subtil et
savant décorateur, doublé d'un précieux
poète. Encore que ce grand artiste se soit
souvent présenté à nous avec des ensembles
beaucoup plus importants, on a plaisir à
le retrouver ici. La Muse qu'il expose
proclame bien ses dons de large coloriste
et la délicieuse poésie de son inspiration,
muse amie portant sa lyre, sœur de celles
qu'il Ht vivre en ses œuvres récentes, dans
les sites irréels, parmi les poètes ou les bergers.
M. Albert Tho-
mas aussi a ac-
compli cette an-
née un progrès
très marqué lors-
qu'il peint pour
l'Hôtel de ville
de Tours des
femmes qui d'un
geste lent puisent
de l'eau à la ri-
vière qui coule
parmi les grasses
prairies H long
des saules ver-
doyants d'une
Arcadie plus sep-
tentrionale.
A coup sur
des œuvres de
ce genre où l'i-
magination do-
mine, où la fan-
taisie se donne
un libre cours,
se prêtent mieux
à la décoration
que les scènes de
l'histoire, quel-
que parti que
l'on en puisse
tirer et, pour
notre part, c'est
à ces visions
que nous nous
arrêterons de
préférence. Ce
don précieux de
l'imagination, de
cette reùze ÙM
yhezz/Uv, comme
l'écrit Baudelaire
on le trouvera j. j. HENNER
au plus haut degré chez une femme qui
a signé l'un des plus beaux morceaux de ce
Salon, et qui est une grande artiste : j'ai
nommé M"e Clémentine-Hélène Dufau. En
son œuvre /ALAonzzze la plus exquise fan-
taisie s'allie aux dons les plus fortunés qui
font le grand coloriste. Dans un paysage où
triomphe parmi les pampres la chaude et
rousse lumière de l'automne, c'est, traité, avec
une vigueur excessive, le groupe harmonieux
de deux splendides nudités auprès d'une
PORTRAIT DE ***.
I O I
1902
personne de M. Henri Martin, ce subtil et
savant décorateur, doublé d'un précieux
poète. Encore que ce grand artiste se soit
souvent présenté à nous avec des ensembles
beaucoup plus importants, on a plaisir à
le retrouver ici. La Muse qu'il expose
proclame bien ses dons de large coloriste
et la délicieuse poésie de son inspiration,
muse amie portant sa lyre, sœur de celles
qu'il Ht vivre en ses œuvres récentes, dans
les sites irréels, parmi les poètes ou les bergers.
M. Albert Tho-
mas aussi a ac-
compli cette an-
née un progrès
très marqué lors-
qu'il peint pour
l'Hôtel de ville
de Tours des
femmes qui d'un
geste lent puisent
de l'eau à la ri-
vière qui coule
parmi les grasses
prairies H long
des saules ver-
doyants d'une
Arcadie plus sep-
tentrionale.
A coup sur
des œuvres de
ce genre où l'i-
magination do-
mine, où la fan-
taisie se donne
un libre cours,
se prêtent mieux
à la décoration
que les scènes de
l'histoire, quel-
que parti que
l'on en puisse
tirer et, pour
notre part, c'est
à ces visions
que nous nous
arrêterons de
préférence. Ce
don précieux de
l'imagination, de
cette reùze ÙM
yhezz/Uv, comme
l'écrit Baudelaire
on le trouvera j. j. HENNER
au plus haut degré chez une femme qui
a signé l'un des plus beaux morceaux de ce
Salon, et qui est une grande artiste : j'ai
nommé M"e Clémentine-Hélène Dufau. En
son œuvre /ALAonzzze la plus exquise fan-
taisie s'allie aux dons les plus fortunés qui
font le grand coloriste. Dans un paysage où
triomphe parmi les pampres la chaude et
rousse lumière de l'automne, c'est, traité, avec
une vigueur excessive, le groupe harmonieux
de deux splendides nudités auprès d'une
PORTRAIT DE ***.
I O I