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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 4,2.1902

DOI Heft:
No. 45 (Juin 1902)
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Frantz, Henri: La peinture aux Salons de 1902, Société des Artistes Français
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https://doi.org/10.11588/diglit.34269#0124

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L'ART DECORATIF

Ici encore tous les accessoires sont
traités avec une remarquable virtuo-
sité et dans une gamme de blancs
des plus savoureuses.
Les portraits sont du reste plus
nombreux que jamais, et là encore
il convient de procéder par sélection
et de négliger les nombreux essais
d'élèves ou d'amateurs pour lesquels
le jurv a montré une indulgence
surprenante. Voici tout d'abord,
parmi les œuvres qui retiendront le
plus l'attention, l'excellent portrait
de M"' Loubet par M. Jean Patricot,
qui n'en est pas à son coup d'essai
et qui depuis des années nous a
habitués à son impeccable sûreté.
M. Henner, dans son efhgie de
vieille dame assise, excelle comme
toujours à cette enveloppe délicate
et subtile, dont Francia et Andrea
delSarto paraissent lui avoir légué
le secret. M. Aimé Morot et M. Al-
bert Lvnch ont été souvent mieux
inspirés qu'aujourd'hui, tandis que
M. Benjamin Constant signe avec
son porPvzA A? Fort/ AmWe un de
ses meilleurs morceaux.
L'attention va encore à des
peintres de portraits dont les noms
sont moins connus, mais qui méri-
tent d'être étudiés. Ainsi M. Lauth,
dont le portrait de femme en noL
est d'une hautaine distinction, ex-
celle aussi au portrait de plein air;
M. Raymond Woog, un nouveau
venu, campe magistralement sur un
fond discret et lumineux de ciel la
silhouette d'une jeune fille; dans le
portrait de jeune femme de M. Gui-


J. COUDYSER

RIDEAU (ÉTOFFE TEINTÉE)

nier, œuvre d'intimité, la pose est natu-
relle et heureuse, et l'on a la sensation
précise d'être en face de la vie.
M. Emile Wéry est un des jeunes qui,
en ce Salon, apportent toujours à leurs envois
quelque note très personnelle. Wérv, le
peintre des canaux d'Amsterdam et des calmes
petits ports de Bretagne, a mis à profit sa
bourse de voyage obtenue il y a deux ans,
pour faire de longs séjours en Italie, et il
nous en rapporte ce beau triptyque : JezzAe.
11 s'écarte de l'aspect classique de la ville
des doges. M. Wéry a vu Venise à des
heures moins lumineuses. Sa Gz'r/uWcu dans

la transparence d'un beau soir, avec ses
ombres légères et fines et cette fluidité
dont le ciel vénitien enveloppe toutes choses,
est un morceau magistral. Par-dessus Turner
et Bonington, Wérv revient à la vision des
Canaletti et de Guardi, et peut-être n'a-t-il
pas tort.
Les tableaux de genre se retrouvent en
grand nombre à la Société des Artistes fran-
çais, mais ce n'est que bien rarement qu'ils
méritent une mention ; je ferai exception
pour les 7TPetruz7Ax de M. Laurent, un
morceau de sentiment très délicat et de fac-
ture habile.

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