L'ART DECORATIF
convient, au contraire, parfaitement aux ten-
tatives d'art de l'école nouvelle. Voici en
deux mots le principe du procédé. Un papier
à dessin quelconque est recouvert au pinceau
d'une couche mince d'une solution gommeuse
mélangée de couleurs d'aquarelle et addi-
tionnée de bichromate de potasse. Le cliché
négatif est ensuite mis en contact avec le
papier coloré et le tout est exposé à la
lumière. Au bout d'un certain temps une
modification invisible s'est produite dans la
couche ; les parties soumises aux rayons
lumineux sont devenues insolubles, les autres,
protégées par les noirs du cliché, ont gardé
leur solubilité. Il s'ensuit qu'un simple lavage
à l'eau tiède dépouillera l'image en faisant
disparaitre les parties pro-
tégées , proportionnelle-
ment à leur protection.
On comprend aisément
qu'entre les mains d'un
artiste qui sait où et com-
bien il faut enlever pour
accentuer un effet ou
corriger une faute, ce
procédé peut donner une
épreuve toute différente
de celles que l'on est ha-
bitué à voir dans les ex-
positions ordinaires. La
matière est sensiblement
la même que celle de l'a-
quarelle ou de l'eau-forte,
beaucoup plus belle par
conséquent que celle que
fournissent les sels d'ar-
gent ou même de platine,
le papier est le même que
pour l'aquarelle ou le des-
sin, en somme la seule
chose que le
demande à la photogra-
phie c'est le cliché négatif
qui lui fournit le dessin;
hauteur est responsable
du reste.
Quant à la pratique
du procédé, elle peut être
résumée tout aussi som-
mairement. Un flacon de
solution à froid de gomme
arabique, un flacon de solu-
tion saturée à chaud de bi-
c. puYo chromate de potasse (10 T,
tique ont été si généreusement octroyés depuis
nombre d'années qu'il fallait une exposition
de ce genre pour dissiper les préventions
justifiées du public et lui apprendre ce dont
sont devenus capables une quarantaine de
photographes de nationalités diverses avec
entre leurs mains un procédé d'impression
aussi souple que celui que cette exposition
était destinée à vulgariser.
La naissance du procédé à la gomme
bichromatée date de t855, sa renaissance de
i8qq. Cet écart s'explique par la différence
des tendances d'alors avec celles de main-
tenant. La gomme bichromatée ne répondait
guère au desideratum du photographe des
débuts, avide de détails et de netteté. Elle
t 18
COUVENTINE
convient, au contraire, parfaitement aux ten-
tatives d'art de l'école nouvelle. Voici en
deux mots le principe du procédé. Un papier
à dessin quelconque est recouvert au pinceau
d'une couche mince d'une solution gommeuse
mélangée de couleurs d'aquarelle et addi-
tionnée de bichromate de potasse. Le cliché
négatif est ensuite mis en contact avec le
papier coloré et le tout est exposé à la
lumière. Au bout d'un certain temps une
modification invisible s'est produite dans la
couche ; les parties soumises aux rayons
lumineux sont devenues insolubles, les autres,
protégées par les noirs du cliché, ont gardé
leur solubilité. Il s'ensuit qu'un simple lavage
à l'eau tiède dépouillera l'image en faisant
disparaitre les parties pro-
tégées , proportionnelle-
ment à leur protection.
On comprend aisément
qu'entre les mains d'un
artiste qui sait où et com-
bien il faut enlever pour
accentuer un effet ou
corriger une faute, ce
procédé peut donner une
épreuve toute différente
de celles que l'on est ha-
bitué à voir dans les ex-
positions ordinaires. La
matière est sensiblement
la même que celle de l'a-
quarelle ou de l'eau-forte,
beaucoup plus belle par
conséquent que celle que
fournissent les sels d'ar-
gent ou même de platine,
le papier est le même que
pour l'aquarelle ou le des-
sin, en somme la seule
chose que le
demande à la photogra-
phie c'est le cliché négatif
qui lui fournit le dessin;
hauteur est responsable
du reste.
Quant à la pratique
du procédé, elle peut être
résumée tout aussi som-
mairement. Un flacon de
solution à froid de gomme
arabique, un flacon de solu-
tion saturée à chaud de bi-
c. puYo chromate de potasse (10 T,
tique ont été si généreusement octroyés depuis
nombre d'années qu'il fallait une exposition
de ce genre pour dissiper les préventions
justifiées du public et lui apprendre ce dont
sont devenus capables une quarantaine de
photographes de nationalités diverses avec
entre leurs mains un procédé d'impression
aussi souple que celui que cette exposition
était destinée à vulgariser.
La naissance du procédé à la gomme
bichromatée date de t855, sa renaissance de
i8qq. Cet écart s'explique par la différence
des tendances d'alors avec celles de main-
tenant. La gomme bichromatée ne répondait
guère au desideratum du photographe des
débuts, avide de détails et de netteté. Elle
t 18
COUVENTINE