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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 4,2.1902

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No. 46 (Juillet 1902)
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Bouyer, Raymond: Henry Caro-Delvaille
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https://doi.org/10.11588/diglit.34269#0166

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L'ART DECORATIF

Dans la désinvolture de Manet, qu'il a
connu tard, ce qu'il doit apprécier c'est
moins le disciple encore assombri de Goya
que l'harmoniste heureux du Dc/czzzzez* dans
l'atmosphère blonde. Etre hn sans être gris,
être vigoureux sans être lourd, rester clair
sans devenir crayeux, réconcilier la couleur
avec les valeurs, — autant de problèmes
techniques qui préoccupent un harmoniste :
et les meilleurs morceaux de l'auteur de la
ALz/ztzczziT attestent d'abord cette préoc-
cupation; à ce point de vue, la nouvelle
Tuz'/ze ùe nous semble une réussite
des plus significatives. On devine le peintre
amusé d'exprimer délicatement de la vie en
faisant jouer l'accord des lumières lai-
teuses et des demi-teintes sur un groupe
si naturel ! Cette clarté plus enveloppée,

sans lourdeur, ce caractère plus appuyé,
sans caricature, ne dénotent pas seule-
ment un début d'artiste, mais confirment
une phase bienvenue dans l'évolution de
notre art.
M. Caro-Delvaille dent son rang,
parmi les premiers, dans ce groupe atta-
chant des nouveaux peintres d'intimité,
fidèles à la lumière apaisée de nos intérieurs.
Méridional, il aurait pu se iivrer au paysage,
aux âpres violences des pays basques : il a
préféré le /zozzze élégant où les bruits de la
rue s'éteignent, le salon familial ou mon-
dain, toujours sévère, où le portrait lui-
même revit dans son cadre de chaque jour.
De fraîches figures ou des regards aigus
animent ce sobre décor. Ni mystère profond,
ni symbole : la pensée naît seulement du
plaisir des yeux. Hier,
on disait: modernité;
nous disons désormais :
intimité. Vous sentez la
nuance ?
Mais il faut remon-
ter plus haut, devant
cet art juvénile, un peu
zztmzéAsye ; en écoutant
le frou-frou des jupes
et des voix à l'heure
aimable du T/T, n'est-il
point permis de faire un
rêve et d'évoquer la
Tczzzzzze <?zz Zz/uzzc de l'har-
moniste Whistler, qui
fut la perle du glorieux
Salon des refusés , en
i863 ?
On est toujours hile
de quelqu'un, et notre
contemporaine, analysée
par M. Caro-Delvaille,
ne saurait m'en vou-
loir d'invoquer en sa
présence une telle pa-
renté. Du reste, il
est non moins permis
de compter très fort
sur l'avenir d'un pareil
débutant qui ne croit
qu'au travail et qui tient
déjà ses promesses.
RAYMOND BotYER.


H. CARO-DELVAILLE ÉTUDE (AU CRAYON)

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