DOI Heft:
No. 46 (Juillet 1902)
DOI Artikel:Jacques, G. M.: Les objets d'art aux Salons, 2, Société des Artistes Français
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.34269#0178
L'ART DECORATIF
veau venu qui débute par un coup de maître.
Excellemment exécutées en mosaïque, les
décorations de ces reliures sont solidement
campées sur un dessin largement tracé, précis,
concis, sachant ce qu'il veut et pourquoi il
le veut. Comme couleur, quelques tons
vigoureux, connaissant le secret de tirer l'œil
sans besoin de minauderies et de ma-
nœuvres de la jupe. Il m'a paru que les
compositions sont de mains diverses (indé-
pendamment de celle signée Willette que
nous reproduisons) , mais la plupart dé-
notent une étude intelligente des pro-
cédés de composition allemands : chose fort
louable, car quoi que nous puissions penser
H. DUBRET
du goût de nos voisins, nous ne pou-
vons tenir pour quantité négligeable leur
persévérante application à se rendre compte
des principes du dessin décoratif, à aller au
fond des choses, à découvrir le terrain so-
lide sur lequel l'urx wmor et l'art industriel
peuvent bâtir sans crainte de n'édifier que
des châteaux de cartes. M. Rielîer parait
avoir compris cela, et je me trompe fort s'il
ne recueille vite les fruits de sa clairvovance.
Une mention
est due aussi aux
cuirs de AT Be-
nedictus , qui
trouve moven de
déployer dans une
voie moins sûre,
et même semée
de fondrières, une
fantaisie assez
personnelle et par
moments heu- ^
reuse. Ses objets se distinguent d'ailleurs de
tous les autres cuirs par une technique com-
plexe qui le conduit â des effets somptueux.
Et voila. J'en oublie sans doute. Que
ceux-là ne m'en veuillent pas. Le salonnier
peut dire en regardant les régiments d'ar-
tistes, lace à lui : <( Ils sont trop ! )>
H. DUBRET
G. M. JACQUES.
veau venu qui débute par un coup de maître.
Excellemment exécutées en mosaïque, les
décorations de ces reliures sont solidement
campées sur un dessin largement tracé, précis,
concis, sachant ce qu'il veut et pourquoi il
le veut. Comme couleur, quelques tons
vigoureux, connaissant le secret de tirer l'œil
sans besoin de minauderies et de ma-
nœuvres de la jupe. Il m'a paru que les
compositions sont de mains diverses (indé-
pendamment de celle signée Willette que
nous reproduisons) , mais la plupart dé-
notent une étude intelligente des pro-
cédés de composition allemands : chose fort
louable, car quoi que nous puissions penser
H. DUBRET
du goût de nos voisins, nous ne pou-
vons tenir pour quantité négligeable leur
persévérante application à se rendre compte
des principes du dessin décoratif, à aller au
fond des choses, à découvrir le terrain so-
lide sur lequel l'urx wmor et l'art industriel
peuvent bâtir sans crainte de n'édifier que
des châteaux de cartes. M. Rielîer parait
avoir compris cela, et je me trompe fort s'il
ne recueille vite les fruits de sa clairvovance.
Une mention
est due aussi aux
cuirs de AT Be-
nedictus , qui
trouve moven de
déployer dans une
voie moins sûre,
et même semée
de fondrières, une
fantaisie assez
personnelle et par
moments heu- ^
reuse. Ses objets se distinguent d'ailleurs de
tous les autres cuirs par une technique com-
plexe qui le conduit â des effets somptueux.
Et voila. J'en oublie sans doute. Que
ceux-là ne m'en veuillent pas. Le salonnier
peut dire en regardant les régiments d'ar-
tistes, lace à lui : <( Ils sont trop ! )>
H. DUBRET
G. M. JACQUES.