L'ART DECORATIF
G. TOUSSAINT JOIE MATERNELLE (MARBRE)
sont considérables. Pourquoi ce parti pris
de lourdeur dans des formes qui ne sont
plus des formes ? Pourquoi avoir fait de
FIX-MASSEAU BEETHOVEN (BRONZE CIRE PERDUE)
cette femme qui tient ie drapeau une sorte
de monstruosité hottentotte? Pourquoi ces
membres sans attaches, dont toute l'anatomie
est niée volontairement? Si c'était au profit
d'une impression de puissance, de terreur,
d'inexpliqué formidable, peut-être l'auteur
REYMOND DE BROUTELLES BUSTE (MARBRE
eût-il pu donner cette excuse. Mais ici je
ne vois rien qui autorise cette négation des
lois anatomiques. Sachant l'admiration de
Bourdelle pour Rodin, je ferai remarquer
que Rodin, lui, construit toujours. Il ne
faut pas tourmenter la forme sans qu'elle en
ait besoin. Je regarde la jambe du cuirassier
de Bourdelle : elle est boyauteuse, couverte
de verrues et de remous que rien ne com-
mande. Et lorsqu'en face je considère les
OmûrcY de Rodin, je vois bien des muscles
saillants, mais si admirablement à leur
place, dans un modelé si sûr et un équi-
libre des masses si juste! Il faut connaître
mal Rodin et son œuvre pour ne pas s'aper-
cevoir qu'il part scrupuleusement de la na-
ture, qu'il l'étudie sans cesse, qu'il ne vit
i 58
G. TOUSSAINT JOIE MATERNELLE (MARBRE)
sont considérables. Pourquoi ce parti pris
de lourdeur dans des formes qui ne sont
plus des formes ? Pourquoi avoir fait de
FIX-MASSEAU BEETHOVEN (BRONZE CIRE PERDUE)
cette femme qui tient ie drapeau une sorte
de monstruosité hottentotte? Pourquoi ces
membres sans attaches, dont toute l'anatomie
est niée volontairement? Si c'était au profit
d'une impression de puissance, de terreur,
d'inexpliqué formidable, peut-être l'auteur
REYMOND DE BROUTELLES BUSTE (MARBRE
eût-il pu donner cette excuse. Mais ici je
ne vois rien qui autorise cette négation des
lois anatomiques. Sachant l'admiration de
Bourdelle pour Rodin, je ferai remarquer
que Rodin, lui, construit toujours. Il ne
faut pas tourmenter la forme sans qu'elle en
ait besoin. Je regarde la jambe du cuirassier
de Bourdelle : elle est boyauteuse, couverte
de verrues et de remous que rien ne com-
mande. Et lorsqu'en face je considère les
OmûrcY de Rodin, je vois bien des muscles
saillants, mais si admirablement à leur
place, dans un modelé si sûr et un équi-
libre des masses si juste! Il faut connaître
mal Rodin et son œuvre pour ne pas s'aper-
cevoir qu'il part scrupuleusement de la na-
ture, qu'il l'étudie sans cesse, qu'il ne vit
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