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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 4,2.1902

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No. 47 (Août 1902)
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Belville, Eugène: L' exposition de la reliure moderne au Musée Galliera
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https://doi.org/10.11588/diglit.34269#0220

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L'ART DÉCORATIF

de vide aux toilettes de bal ou même de
mascarade. Il se joignit à ceux-là le gros
appoint fourni par le public qui n'achète
point les coûteux cercueils à littérature exposés
paries grands industriels mais s'est amusé

MARIUS MICHEL
du spectacle de tant de beaux louis d'or
convertis en maroquin polychrome.
L'exposition de Galbera a donné aux
professionnels le rôle prépondérant qui était
du à leur triple puissance numérique, com-
merciale et traditionnelle. On ne saurait
trouver mauvais que ces maisons dont la
valeur industrielle a été établie par le souci
de perfection dans l'exécution des plus vieux
procédés du métier s'en soient tenues à ceux-
ci sans jouer aux novateurs, jeu dangereux
avec une clientèle comme celle qui leur est
hdèle.
Il faut même être indulgent à la mau-

vaise humeur des chevronnés de la corpo-
ration devant la vitrine où leurs délégués
ont entassé, un peu rageusement peut-être,
les essais de décoration exécutés par des
artistes qui ont osé se mêler d'orner le vê-
tement du livre sans avoir bou-
tique et titre de notable com-
merçant.
Cette vitrine i3 (oh! la
noirceur du choix de ce numé-
rotage !) est pour eux quelque
chose comme la collection
Caillebotte de l'exposition, et
les maîtres relieurs la mon-
trent à leur famille du geste
et du regard dont les Spar-
tiates désignaient l'esclave ivre
destiné à dégoûter leur progé-
niture de l'alcoolisme.
La vitrine i3 est cependant
un rendez-vous de bonne com-
pagnie où voisinent MM. Pierre
Roche, Bénédictus, Clément
Mère, Séguv, M""s Biaise, du
Locle, Martin-Sabon, Valgren,
Rollince, Chailley-Bert, d'autres
encore, et puis quelques œuvres
innocentes en témoignage de
l'indulgence du jury ou peut-
être, disons le tout bas, de son
indifférence à faire le départ
entre les bons et les médiocres
de tous ces essais égaux à ses
yeux.
MM. Lepère, Rudaux. Prou-
vé et Guétant ont dû de ne
pas être dans la vitrine des
excommuniés à ce que leurs
cuirs travaillés de main d'artiste étaient en-
cadrés dans du maroquin fourni par M. Ca-
rayon, un des pontifes du livre et M. Marius
Michel, le pape.
M. Marius Michel mérite la part du lion
qu'il s'est Dde dans l'exposition, ou il est
représenté par une trentaine de numéros. 11
le mérite doublement au point de vue clas-
sique et comme chef d'industrie pour l'ex-
trême perfection de l'exécution des ouvrages
sortis de sa maison et à cet autre, qui nous
touche davantage, du charme de l'ornemen-
tation et du goût sûr appliqué aux plus
orthodoxes des procédés.


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