SEPTEMBRE 1902
centre, et au bas se joue la note fauve d'une
bottine jaune parmi des rouieaux d'affiches.
C'est le portrait vraiment révélateur d'un
Français de race par un autre, et c'est une
admirable figure de l'artiste surpris en plein
travail, en pleine inspiration. On ne fera
rien de plus vrai que cette image d'un homme
alliant dans sa personne la correction de la
gentry à la désinvolture d'un garde-française,
avec un singulier mélange de nervosité et de
mélancolie, et un tel portraitoffre l'intérêtd'une
triple belle peinture, d'un document d'art psy-
chologique sur un des grands producteurs
de ce temps, et enfin d'un document sur
M. Blanche lui-même.
A l'Exposition de igoo on revit la fa-
mille Thaulow, J. E. Blanche et Barrés,
Jacques Bizet, le jeune M. Fauquet-
Lemaitre en costume de chasse, des têtes, et cet
ensemble plaçait M. Blanche au premier rang
des jeunes peintres français contemporains.
En igoi, une grande toile, depuis reprise,
groupait quelques littérateurs autour de M.
André Gide, dont la figure en pied, drapée
d'un vaste mac-fariane noir, avait grand
style. L'efhgie de Raunay, un peu flot-
tante, d'une couleur indécise, se compensait
par de vigoureuses natures-mortes. Et au
LA FAMILLE THAULOW
Salon de igoa tout le monde a goûté l'envoi
si varié et si fortement conçu : le portrait
de Charles Gottet, qui est tout lui-même ;
le gracieux portrait du petit Van Dyck mo-
dernisé qu'est le jeune Philippe Barrés ; le
robuste et intéressant Paul Adam vu surtout
comme un combatif et comme le peintre de
batailles de la Force, descendant de soldats
et soldat de l'idée, avec un regard d'énergie
où j'eusse aimé voir prédominer plutôt la
mysticité et le rêve qui en éclairent parfois
la prunelle bleue et verte, quand l'auteur de
centre, et au bas se joue la note fauve d'une
bottine jaune parmi des rouieaux d'affiches.
C'est le portrait vraiment révélateur d'un
Français de race par un autre, et c'est une
admirable figure de l'artiste surpris en plein
travail, en pleine inspiration. On ne fera
rien de plus vrai que cette image d'un homme
alliant dans sa personne la correction de la
gentry à la désinvolture d'un garde-française,
avec un singulier mélange de nervosité et de
mélancolie, et un tel portraitoffre l'intérêtd'une
triple belle peinture, d'un document d'art psy-
chologique sur un des grands producteurs
de ce temps, et enfin d'un document sur
M. Blanche lui-même.
A l'Exposition de igoo on revit la fa-
mille Thaulow, J. E. Blanche et Barrés,
Jacques Bizet, le jeune M. Fauquet-
Lemaitre en costume de chasse, des têtes, et cet
ensemble plaçait M. Blanche au premier rang
des jeunes peintres français contemporains.
En igoi, une grande toile, depuis reprise,
groupait quelques littérateurs autour de M.
André Gide, dont la figure en pied, drapée
d'un vaste mac-fariane noir, avait grand
style. L'efhgie de Raunay, un peu flot-
tante, d'une couleur indécise, se compensait
par de vigoureuses natures-mortes. Et au
LA FAMILLE THAULOW
Salon de igoa tout le monde a goûté l'envoi
si varié et si fortement conçu : le portrait
de Charles Gottet, qui est tout lui-même ;
le gracieux portrait du petit Van Dyck mo-
dernisé qu'est le jeune Philippe Barrés ; le
robuste et intéressant Paul Adam vu surtout
comme un combatif et comme le peintre de
batailles de la Force, descendant de soldats
et soldat de l'idée, avec un regard d'énergie
où j'eusse aimé voir prédominer plutôt la
mysticité et le rêve qui en éclairent parfois
la prunelle bleue et verte, quand l'auteur de