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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 4,2.1902

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No. 48 (Septembre 1902)
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Soulier, Gustave: L' exposition de Turin, [2], La contribution italienne
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https://doi.org/10.11588/diglit.34269#0276

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L'ART DECORATIF

il doit en être ainsi chez nous, en France,
si nous voulons satisfaire et accorder entre
eux à la fois nos besoins de grâce et de
logique. Peut-être le sens du décor a-t-il le
droit de l'emporter davantage en des pays
plus méridionaux, de même qu'une forme
plus rudimentaire, plus dénuée d'élégance,
peut être mieux acceptée dans les pays du
Nord. Mais on le comprend, nous devons
apprécier toute oeuvre d'art avec nos instincts,
notre tempérament propre.
Cette observation générale une fois faite,
il y a des finesses de détails extrêmement
intéressantes à observer dans ces meubles de
Bologne. Il faut remarquer, d'ailleurs, que
le dessin ornemental est toujours fort bien
composé, qu'il ne semble pas avoir poussé
à l'abandon sur la surface qu'il décore, mais
qu'il est bien compris pour l'occuper. Les
moyens d'exécution sont, en outre, assez
variés ; la sculpture ajourée y joue un rôle

assez important, comme dans le casier à
musique que nous reproduisons ; et si l'on
doit craindre la fragilité de ce travail dans
une paroi de bois, nous ne pouvons nier que
des artistes influents n'en aient donné chez
nous l'exemple, Emile Gallé, entre autres,
et que les effets produits ne soient souvent
charmants, lorsque le découpage n'est pas
sec et se combine avec la sculpture.
Il faut appeler surtout l'attention sur
un travail du bois assez particulier â l'Italie,
et qui consiste en gravure au trait où l'on
introduit un hlet d'or. Il semble que l'on
traite le bois comme le cuir et le parchemin
des relieurs ; l'effet rappelle souvent celui
des petits fers sur les couvertures de livres.
C'est là, à notre sens, un travail un peu
menu pour être appliqué à la décoration
du meuble, mais il semble pourtant répondre
à un goût et à des habitudes de race.
Nous devons faire aussi une mention
particulière de
MM. Cuttler et
Girard, dont nous
avions déjà re-
marqué les oeu-
l'Exposi-
tion universelle
de Paris, et qui
ont tiré un parti
nouveau, à Flo-
rence, de toutes
les habiletés des
ouvriers du bois.
L'origine améri-
caine des artistes
tempère, d'ail-
leurs, ou mélange
les influences
qu'ils ont pu su-
bir ; on trouve
une trace de leur
pays d'origine
dans certaines
formes générales
de leurs meubles ;
une teinte d'an-
glicisme apparaît
dans quelques élé-
ments de décor ;
mais ces meubles
sont bien traités,
au demeurant,
selon l'esprit ita-


CUTTLER ET GIRARD BUFFET

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