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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 4,2.1902

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No. 48 (Septembre 1902)
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Jacques, G. M.: Le bijou qui plait
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https://doi.org/10.11588/diglit.34269#0285

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SEPTEMBRE 1902


de faire faire fausse route pour une de
tomber juste. S'il arrive que le professionnel
soit un esprit d'élite, qu'il ait le sens inné
des bienséances esthétiques — autrement dit
le goût - - qu'il possède cette force secrète
par laquelle on dirige les instincts du public
au lieu de le suivre dans ses erreurs, il
battra fatalement le producteur d'occasion
sur un terrain dont il connaît chaque pli,
et son adversaire rien.
Ici l'on m'interrompt, pour dire que le
professionnel est le plus souvent un industriel ;
qu'il ne crée pas l'objet, qu'il n'en est que
l'exécutant; que ce n'est donc pas de lui
que le produit tient ses qualités. Il existe
même entre artistes et industriels une que-
relle déjà vieille, récemment passée à l'état
aigu, les premiers reprochant aux seconds
de ne pas faire connaître
leurs collaborateurs, véri-
tables auteurs des modèles,
et même de s'attribuer
l'honneur de modèles qu'ils
ont tout bonnement achetés
à l'artiste.
Cette revue doit rester
en dehors des débats d'in-
térêts de classes, et n'a pas
à prendre parti dans celui-
ci. Mais sa neutralité n'in-
terdit pas à l'écrivain d'ex-
poser les faits qu'il a cru
remarquer, ni d'en tirer la
philosophie.
Me renfermant dans ces
limites, je crois qu'on s'exa-
gère le dommage dont on se
plaint. L'usurpation pure et
simple du titre d'auteur de
modèles uc/zenL est l'excep-
tion dès qu'on quitte le ter-
rain des modèles d'ordre in-
férieur, dont l'auteur, c'est
tout le monde. Dans les
expositions et aux Salons,
M. Vever attribue à M. Gras-
set, M. Henri Beau à M.
Dampt, à M. Charpentier
ou à M. Sauvage, M. Pous-
sielgue-Rusand à MM. Gé-
nuys et Camille Lefèvre ou
à M. Lelièvre, etc., les ob-
jets conçus et développés
par ces artistes. C'est d'ail-

G. FOUQUET ET DESROSIERS

leurs l'évidence que l'industriel ne peut que
gagner à mettre en vedette sur sa montre
le nom d'un artiste aimé.
Ce cas mis à part, il reste le plus fré-
quent, dans lequel les éléments manquent
pour apprécier quelle part revient au des-
sinateur, quelle part à l'industriel dans
la conception et le développement de l'idée.
Sur quoi se base-t-on pour affirmer que X...,
fabricant-joaillier, n'est pour rien dans la
création artistique des bijoux qu'il expose
ou met en vente ? Est-ce sur le fait — dont
personne n'est certain, mais admettons-le
que M. X... n'a pas tenu de ses mains le
crayon, ou n'a pas modelé la cire de ses
doigts? Mais que prouverait ce fait? L'archi-
tecte et l'ingénieur arrivés ne tracent pas
leurs plans eux-mêmes ; ils ne sont pas

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