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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 4,2.1902

DOI issue:
No. 49 (Octobre 1902)
DOI article:
Soulier, Gustave: L' exposition de Turin, [3], La contribution italienne
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https://doi.org/10.11588/diglit.34269#0316

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L'ART DÉCORATIF


nissant des motifs inédits. L'accent
reste très simple, quasi rustique; le
point rehausse tantôt l'étoffe d'entre-
lacs légers, de feuillages, de fleurettes,
et tantôt l'ajoure. La composition de-
meure à combinaisons peu compliquées;
['intérêt réside moins dans le motif
iui-méme que dans l'effet d'ensemble,
dont on peut tirer de charmants partis.
C'est un art à saveur populaire, comme
celui de ces broderies suédoises, nor-
végiennes, finlandaises, si captivantes
cependant, dont notre Exposition de i qoo
nous a montré de délicieux exemples.
L'ÆVR/m dlrx a exposé en outre
d'intéressantes recherches de reliures.
Pour la reliure, comme pour la céra-
mique, l'Italie a un passé fameux, et
bon pourrait dire parfois qu'elle ne s'en
souvient que trop, puisqu'on voit les reliures
modernes s'inspirer le plus souvent des
types classiques. A Rome comme à Flo-
rence ou à Venise, nous admirons encore
les couvertures de parchemin blanc, enca-
drées d'une bordure au fer et timbrées du
lys rouge, du lion de saint Marc ou de
quelque autre emblème.
L'ornementation de la reliure était donc
surtout demandée, chez les praticiens d'Italie,
à la dorure; et c'est encore par ce moyen
que sont décorés les plats des livres pré-
sentés par l'Æ77??7/<3 A;*x, au lieu de recourir
comme chez nous au ciselé, au repoussé ou


L'ART DE LA CÉRAMIQUE

à la mosaïque : il y a là un système décoratif à
intérêt spécial, qui mérite d'être remis en
usage et qui habille les livres de vêtements
sobrement rehaussés.
Le bijou a tenté aussi l'Æmï/iu Ai'x, et
les quelques pièces que nous avons pu voir
se rattachent encore à un art simple, usant
surtout de l'or découpé et ajouré, sertissant
des pierres ou des perles, et agrémentés de
devises ou de motifs sur émail. Comme pour
la broderie, il semble que certaines tech-
niques provinciales aient été reprises.
Voilà ce que l'on fait; il y aurait à dire
encore tout ce que l'on ne fait pas, toutes
les richesses de métier qu'on laisse s'en-
dormir ou se corrompre. Et pourtant bien
des traditions nationales sont encore restées
en dehors des atteintes du renouveau. A ces
industries paresseuses, il est bon de le dire
nettement: leur gloire n'est pas de s'arrêter
pour jamais aux modèles déjà existants, ce
sera d'enrichir sans cesse les formes de
leurs productions. J'ai dit un mot de la
verrerie vénitienne pour regretter sa tor-
peur; que de choses exquises ne pourrait-
elle pas créer encore dans cette matière
franche et fragile? Les dentelles de Venise
subissent aussi le même esclavage aux formes
du passé; et je songe encore, par exemple,
à ces mosaïques de marbre qui sont une des
richesses de l'industrie florentine, et que l'on
pourrait utiliser avec plus d'art. Le passé
bien compris ne nous enchaîne pas : il nous
exhorte à la vie et au travail.
GUSTAVE SOULIER.

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