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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 4,2.1902

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No. 49 (Octobre 1902)
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Jacques, G. M.: Le salon des industries du mobilier
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https://doi.org/10.11588/diglit.34269#0335

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L'ART DECORATIF



constamment élevé, le besoin d'ostentation
ayant plutôt grandi, on cherche ie bon
marché et l'on se contente d'une qualité
médiocre, pourvu que la marchandise revête
une apparence de luxe — qui ne peut être
dans ces conditions que la plus fausse et
la plus détestable. De là, la concurrence
désastreuse faite par les grands
magasins à la fabrique, et contre
laquelle celle-ci veut réagir.
Cela n'est pas facile, les situa-
tions s'étant établies de telle
façon que la seconde subit la
dépendance des premiers.
Enfin, le faubourg Saint-
Antoine doit compter depuis
quelques années avec la con-
currence des succursales éta-
blies par des maisons étran-
gères à Paris; bien que cette
concurrence ne représente pas
encore un chiffre très impor-
tant dans le total, elle grandit
et pourra devenir redoutable
à son tour.
Voilà, résumées fidèle-
ment, les explications qui

m'ont été données en bon lieu.
Elles ne justifient que trop les
soucis de l'industrie du fau-
bourg. On espère que ie Salon
apportera quelques soulage-
ments aux maux dont on se
plaint. Souhaitons-le. Mais ce
Salon, et d'autres qui le sui-
vraient, seront-ils le remède ?
On peut en douter.
Pour obtenir un résultat
d'ensemble, il faudrait prendre
les causes du malaise une à
une, et combattre chacune par G. GUÉRIN
des armes directes.
Les grands magasins ont pour eux leur
situation en plein cœur de Paris et la cen-
tralisation d'une immense variété de mar-
chandises, qui. dispense l'acheteur de perdre
des jours, des semaines en recherches à
droite et à gauche. Les appels adressés au
public par la fabrique, de son lointain fau-
bourg, ne peuvent rien contre cela. Elle
n'aura raison des magasins qu'en se servant
de l'arme qui fait leur force. S'il existait
dans le centre de Paris une vaste halle de
l'ameublement, montée par les fabriques

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s'y rendre ; les raisons qui le poussent
aujourd'hui vers ceux-ci se retourneraient
contre eux. A l'omnium, il faut opposer le
trust.
Quant au fait économique des classes
moyennes allant au bon marché, il ne sert
à rien de le regretter. Quand on aura répété
cent fois qu'il est malheureux que le public
abandonne le bel article pour le médiocre,
on n'aura pas avancé d'une semelle. Le fait
est inéluctable ; il faut l'accepter, plus, le
respecter, voir derrière lui la loi sociale qui

associées dans ce but, une telle halle offrirait
au public un choix incomparablement plus
abondant que celui du plus grand magasin
de nouveautés, dont les rayons d'ébénisterie,
de tapis, de rideaux et de tentures ne for-
ment qu'un des départements. Le public
quitterait les magasins de nouveautés pour

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