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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 4,2.1902

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No. 49 (Octobre 1902)
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Jacques, G. M.: Le salon des industries du mobilier
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https://doi.org/10.11588/diglit.34269#0340

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L'ART DÉCORATIF

que le Français vient demander chez eux.
Us tiennent ces ameublements de cottage,
si pittoresques et d'une saveur si fruste ;
ils tiennent les variétés les moins ornées
du meuble bourgeois anglais, qui ne sont
pas toujours d'un goût très hn, mais sont
plus près de la vérité que nos meubles en
ce qu'ils donnent mieux l'impression que le
meuble doit donner, c'est-à-dire celle de
l'objet en menuiserie, et non celle d'un tra-
vail de fouille au ciseau.
Dès l'origine de la vogue des meubles
anglais, nos fabricants ont voulu satisfaire

MAJORELLE
la clientèle qui recherchait ce genre. Chez
les plus grands, on vous disait : « Du
meuble anglais, mais nous en faisons aussi! »
Et l'on vous conduisait devant des armoires
admirablement amenuisées, grandes, nues,
plates, dénuées d'intérêt, sans le moindre
rapport avec le meuble anglais. Les relations
de hauteur et de largeur, les proportions, la
nature des moulurations et leurs rapports
aux plans, le relief des saillies, en un mot
tout ce qui fait et donne le caractère, on
n'avait rien aperçu de tout cela. Nos fabricants
n'avaient vu dans l'armoire anglaise qu'une
caisse: ils croyaient ((faire anglais)) en fa-
briquant des caisses. La force de la concur-

rence anglaise, c'est cette incompréhension.
Revenons d'un injuste dédain. Dès qu'il
s'agit d'ébénisterie ornée, le plus mince
artisan du faubourg Saint-Antoine dame le
pion à toute l'industrie anglaise réunie. Mais
pour hott/zer htt <ruz*u<Aé7*e ù 7777 ZzYivuz'/ ha
777c77Z77'xe7'76, les Anglais sont nos maîtres.
Or, c'est vers le second des deux types que
les lois économiques accomplies et l'orien-
tation des idées nous conduisent. A travers nos
raffinements mondains, l'instinct nouveau de
l'élégance et de la distinction placés dans
le naturel se précise. Il perce sous toutes les
formes dans
les classes
supérieures ,
d'où il gag-
nera les au-
tres.
D'où la
conclusion,
pour notre
industrie du
meuble, que
le grand ef-
fort doit se
faire dans le
sens de la re-
cherche d'a-
meublements
simples et
substantiels :
Il faut étu-
dier le meu-
ble anglais,
pas celui à
l'usage des
cocAvzepx en-
richis, mais
celui qui nous fait une concurrence dan-
gereuse. Il faut rechercher de bonne loi
les raisons pour lesquelles des couches
toujours plus nombreuses de la société fran-
çaise en arrivent à trouver dans ce mobi-
lier plus de charme que dans nos meubles
de style ou dh( art nouveau )). Il faut s'ins-
pirer de son esprit, parce qu'il est celui
de notre temps, non pour en imiter les
formes, mais pour faire du meuble français.
Alors le faubourg Saint-Antoine ne re-
doutera plus ni la concurrence indigène, ni
la concurrence étrangère sur notre sol.
C. M. lACQtüS.



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