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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 4,2.1902

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No. 49 (Octobre 1902)
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Chronique
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https://doi.org/10.11588/diglit.34269#0342

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L'ART DECORATIF

œuvres, par les groupements et les rapproche-
ments qu'elles opèrent.
On sait les améliorations obtenues : une partie
de la Grande Galerie et les salles de peinture
remaniées, la série des Rubens mise en valeur
dans sa signification décorative, les salles du
mobilier créées, des acquisitions nouvelles dans
les collections égyptiennes, phéniciennes, les
dons importants de la baronne de Rothschild,
les intéressants moulages des fouilles de Delphes
et quelques dessins ajoutés dans les salies d'ex-
position.
Mais il y a encore beaucoup à faire, disons-le,
pour donner à notre grand musée national la
tenue de la plupart de ceux de l'étranger; et à
l'entrée de la saison d'études il n'est pas inutile
de récapituler les principales modifications à ap-
porter encore.
A quoi faut-il arriver, en effet ? A gagner
de la place, car les réserves du Louvre foi-
sonnent d'admirables dessins que l'on ne peut
étaler au public. Or, rien ne peut mieux faire
pénétrer les amateurs attentifs dans la compré-
hension intime d'un artiste. Félicitons-nous de
ce que l'on a depuis peu introduit dans les salles
des albums de dessins de Lagneau, de Callot, de
Tiepolo et de quelques autres, que l'on aurait
bien envie de feuilleter. Mais ce n'est pas encore
assez.
M. Leygues, étant ministre, avait étudié la
question du déménagement du Ministère des co-
lonies et du Musée de marine, et il semblait que
l'on fût près d'obtenir une heureuse solution. Il
ne faudrait pas y renoncer.
La collection Thiers, qui renferme tant de co-
pies insignifiantes ou mauvaises, tant de pièces
sans valeur, mériterait fort d'ëtre expurgée et de
laisser à des morceaux plus importants une bonne
part des locaux qu'elle occupe. Car c'est bien là
la collection bourgeoise, — des à-peu-près d'œu-
vres d'art, — dans toute son horreur.
Avec avantage on reléguerait dans les greniers
ou dans quelque musée de province bon nombre
des toiles appendues sur le kilomètre de la
Grande Galerie — productions secondaires ou
même mauvaises de l'école hollandaise ou de
l'école bolonaise. Le Salon Carré lui-même, que
l'on a déjà éclairci, gagnerait à être privé de
quelques Caravage ou de quelques Guido Reni
que l'on semble présenter comme des perles de
nos trésors.
Ce travail d'épuration achevé, on pourrait dis-
tancer davantage les œuvres, leur donner de l'air,
tirer des cartons des merveilles qui y dorment ;
et l'on songerait en même temps à perfectionner
l'éclairage des salles déjà installées: notamment,
des petites salles où les Rembrandt reçoivent
une lumière trop crue sur un fond de tenture

mal approprié : on y parviendrait, comme dans
les ateliers, en voilant le bas des fenêtres.

T-^ouR COMPLÉTER la décoration du Panthéon,
Al. Édouard Détaillé vient de recevoir la
commande d'une grande composition des-
tinée à l'abside de cet édifice. Le sujet choisi est :
« Les journées de Juillet i83oH. Il se trouvera au-
dessous de la mosaïque d'Hébert représentant le
Christ.
Le peintre avait esquissé d'abord plusieurs
ébauches, afin de juger de celle qui conviendrait
le mieux. L'une représentait le <( Chant du Dé-
part H ; les soldats, paysans, etc. marchent en
bataille en plein champ; au-dessus d'eux planent
les envoyés du dieu de l'Immortalité, leur por-
tant des palmes et des couronnes d'or. Une autre
avait pris pour sujet les rues Saint-Jacques et
de la AIontagne-Sainte-Geneviève encombrées
par des barricades, et sur l'une d'elles le poly-
technicien Vaneau.
Dalou, avant de mourir, avait complètement
achevé le modèle de l'immense groupe des Ora-
teurs de la Révolution, qui doit occuper le fond
de l'une des deux chapelles latérales.
Antonin A'Iercié a terminé à peu près la ma-
quette des Généraux de la Révolution, groupe
qui fera pendant à celui de Dalou, dans l'autre
chapelle latérale.
Après les dernières peintures de Puvis de Cha-
vannes et d'Hébert, dont nous avons mentionné
la mise en place, la décoration du monument ne
sera pas loin d'être terminée.

' "T^ouTES LES PRÉCIEUSES caisses renfermant les
i pièces de la collection Dutuit sont arrivées
sans encombre de Rouen à Paris. Déjà le
plan des futures salles de la collection Dutuit
est tracé : la partie du Petit Palais qui a été
choisie est celle qui forme, sur le Cours-la-
Reine, les deux galeries sud, entre le grand hall
en façade sur l'avenue Alexandre III et la porte
de la façade postérieure que surmonte l'horloge
aux Trois Parques de Lemaire. C'est là que
M. Charles Girault va former les divisions des
salles réservées par catégories aux antiques, aux
manuscrits, aux ivoires, aux émaux, médailles, etc.
Tout, dit-on, sera prêt à la date fixée par le tes-
tateur.
Ajoutons que la collection se recommandera
aux amateurs, non point tant par le nombre des
numéros qu'elle comportera, mais par la qualité
des pièces qui la composent.

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