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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 4,2.1902

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No. 50 (Novembre)
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Vignaud, Jean: Lévy-Dhurmer
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https://doi.org/10.11588/diglit.34269#0375

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NOVEMBRE 1902


nous apprend -qu'il n'est point, à son avis,
de plus attachant spectacle qu'un visage ;
que les feux changeants d'un regard l'attirent
comme la plus attrayante des féeries ; que
le mystère d'une bouche le passionne autant
que le plus émouvant des drames. Il était
sur que M. Lévy-Dhur-
mer dût rénover l'art du
portrait. Il l'a fait avec
un rare bonheur, et ceux
de Af. 0//z'r7<?r et d'EN?z7<?
ATorezm attestent sa maî-
trise. M. Lévy-Dhurmer
ne s'attache pas, avant
tout, à noter l'exacte res-
semblance, mais à tirer
l'aspect durable d'une
manifestation éphémère,
l'éternité d'une existence
passagère. Sa passion
d'homme et son métier
de peintre s'affinent en
se confondant et c'est par
l'humanité qu'il dégage
de la matière périssable
qu'il force notre admira-
tion. Peint-il un garçon
ou une jeune hile, il
évoque toute l'enfance et
toute l'adolescence. L'en-
fant ;M. Bourget) dresse
sa tête mutine parmi sa
blanche collerette, et l'es-
poir écrit par le peintre
s'envole au-dessus de lui,
ainsi qu'un oiseau sacré.
La Jeznze Awérzcuz'nc,
couronnée de cheveux
plus dorés qu'une gerbe
de blé mûr, tient dans
ses mains frémissantes la
miraculeuse boîte de Pan-
dore. Là encore, bien
que le peintre suive sim-
plement )a vie sans la cor-
riger ni l'embelür, son imagination ne l'a-
bandonne pas : dans ses premières oeuvres,
elle interprète les symboles que les poètes
ont inventés pour notre enchantement ; dans
tes dernières, elle complète notre partielle
vision du monde. On peut dire qu'avant sa
venue, les paysages les plus purs nous appa-
raissaient comme voilés d'ombres, que les
visages les plus limpides semblaient autant

d'énigmes; qu'il a dissipé les premières, dé-
chiffré les secondes ; et cela par la seule
vérité, chaque jour plus aiguë, de son art et
l'élévation constante de son esprit.
Puisqu'il faut conclure, ajoutons que
rien n'a manqué à M. Lévy-Dhurmer : ni

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les succès retentissants, ni les dénigrements
injustes. Il a poursuivi simplement sa tache,
et dans le labeur et le silence son talent
s'est avec chaque œuvre enrichi et renouvelé.
Des initiateurs hardis ont favorisé les
débuts de M. Lévy-Dhurmer, et parmi ceux-
ci je m'en voudrais de ne pas nommer
M. Germain Bapst, l'écrivain érudit et l'a-
mateur distingué qui acquit entre autres toiles

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