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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 4,2.1902

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No. 50 (Novembre)
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L' art imagé
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https://doi.org/10.11588/diglit.34269#0384

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L'ART DECO R AT! F


réalise au contraire que sous l'ébranlement
perpétuel des spectacles admirés. La joie
de créer suit chez l'artiste l'incessant plaisir,
la continuelle surprise des merveilles du
monde physique.
Nous en sommes tou-
jours, dans cet ordre-là, au
même point que les Hurons
et les Groëntandais. Mais il
y a certains instincts primi-
tifs qui constituent le fon-
dement de l'humanité et
l'accompagnent à travers les
civilisations. Nous aurons
toujours besoin de reposer
nos yeux sur des rappels
de formes connues, qui nous
apportent en plus la rare
jouissance d'une
ordonnance per-
sonnelle. Des
images! c'est à
les faire éclore
sans cesse sous
nos yeux que cet
art doit s'emplo-
yer; et ce désir
qui a suscité aux
origines des peu-
ples les premiers
bégaiements de
l'art est le même
qui a entretenu
la production ar-
tistique à travers
les siècles. On
en retrouve de
toutes parts, en
toute éclosion
d'art, les signes
certains et iden-
tiques. L'artiste
est, dans cet ordre
d'idées, un con-
templateur et un GUINIER
instinctif, qui,
après s'étre éton-
né de toutes les manifestations diverses
de la nature et de la vie, se sent pressé
d'en retrouver dans une œuvre de ses mains
la grâce ingénieuse.
J'ai sur ma table, jouant le rôle de
presse-papier, un modeste objet de terre cuite
fait à la ressemblance d'un crocodile, sur la

tête duquel un serpent se repose fraternelle-
ment. Les lellahs du Nil s'en servent comme
d'une brosse rude pour se frotter les pieds.
Car la tète dressée de l'animal fait très
commodément le manche, et l'étroite tablette
sur laquelle il repose com-
prend en-dessous une sur-
face rugueuse. C'est bien là
de l'art populaire, si je ne
me trompe! A cet objet de
toilette des plus humbles,
l'imagination du fabricant
— et cette imagination re-
monte bien haut, car il
s'agit là d'une forme depuis
longtemps transmise — a
voulu adapter une figuration
de ce qu'il voyait souvent
sur le rives du
fleuve. La com-
modité de l'objet
d'usage est satis-
faite, et l'aspect
s'en trouve égayé
et, pouvons-nous
dire, «amusé".
Nous disons
toujours que la
logique doit nous
guider dans la
conception des
ouvrages d'art
domestique. Mais
il est toute une
classe d'objets
accessoires oh
cette logique se
réduit à certaines
règles de dimen-
sions, d'ordon-
nance et de forme
générale. C'est
surtout la fantai-
sie qui les sus-
cite, et la part
de fantaisie doit
y être grande.
Qui ne se rappelle les miroirs pompéiens,
auxquels une délicate figurine servait de
manche, ou les cuillers à tète de bélier; et
qui ne s'étonne chaque jour de la profusion
d'images heureusement appropriées qu'ont
répandue et que répandent encore les Japo-
nais dans les objets de ménage ou d'utilité
 
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