L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne (4,2.1902)

DECEMBRE 1902


PIERRE SELMERSHEIM


cette indiscrète visite domiciliaire; nos re-
productions permettront d'apprécier ies re-
cherches du vitrait, exécuté par M. Socard,
ou des bronzes d'éclairage. Reposons-nous
seulement — c'est le cas de le dire — afin
de saisir encore comment on construit un
meuble zzmuErzzf, en faisant varier ses pro-
portions, sur le vaste divan du cabinet de
travail, — véritablement profond comme un
tombeau, celuidà, - disposé spécialement
pour l'heure du café et du cigare.
Les larges tablettes disposées de chaque
côté en accoudoirs, ainsi que le tiroir et
l'étagère ménagés à un étage inférieur, per-
mettent de placer commodément les tasses,
verres à liqueurs, cendriers, ou même des
livres. M. Serrurier avait été le premier,
croyons-nous, à concevoir cet aménagement
si pratique ; mais ce n'est pas une raison
suffisante pour s'en détourner aussitôt et
poursuivre plus loin ce qui n'a jamais été
réalisé encore. Certains perfectionnements

apportés à une forme d'art usuel
tombent, aussitôt formulés, je
ne dirai pas dans le domaine
public, mais dans la propriété
commune de tous ceux qui s'oc-
cupent du même art. On aura
beau faire, l'art appliqué, dès
qu'il vise à des exemples réelle-
ment utilisables, ne vaudra jamais
à personne de droits d'auteur
bien établis.
Quelques-uns parlent encore
de créer un style. Mais un style
ne se crée pas ; par le fait même
qu'il surgirait un inventeur de
style, son œuvre serait détestable,
parce qu'elle n'obéirait qu'à des
vues personnelles, et même seule-
ment à ce que ces vues auront eu
de factice et de volontaire à un
moment donné. Notre stvle au-
thentique, il est déjà constitué,


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