L'ART DÉCORATIF
miner en détail, dans la petite salie de la
Plume, chez le maitre bijoutier Rivaud, à
l'Art Moderne, rue Tronchet, et ailleurs.
Œuvres intéressantes, mais à des points
de vue bien différents. Il nous faut imposer
silence à nos goûts personnels pour parler
des unes aussi bien que des autres — mais
Elles ne visent pas à l'effet, encore bien
moins à l'étrangeté. Elles ne sont pas
somptueuses. Leur charme est modeste et
sobre, avec je ne sais quelle poésie fraîche,
que d'aucuns ont le droit de trouver naïve.
J'avoue qu'elles réalisent à mes yeux l'idéal
du bijou distingué, en accord avec la com-
G. DE FEURE
Û7 EorA de Eb7n<3Ù;e&/egM (aquareite)
notre intention étant surtout de dire au
lecteur les ressources que peuvent offrir ces
petites expositions de fin d'année, c'est tout
simplement d'une revue superficielle... et
rétrospective qu'il va s'agir ici.
Voici déjà plusieurs années que M.
Rivaud réunit dans son petit Salon du quai
de l'Horloge les œuvres de quelques-uns de
ses amis et les siennes. On y voit des
bijoux, des tableaux, des grès, des dessins
et des cuirs. Eugène Carrière, Victor Prouvé,
Clément Mère, Delaherche s'y retrouvent
côte à côte, et il y a un charme tout parti-
culier à voir réunis ces artistes-camarades,
dont les œuvres, toutes délicates, pensives
et pensées, sont également éloignées de la
banalité et de la prétention.
On peut ne pas aimer les bagues si
simples et si finement élégantes de M. Rivaud.
préhension actuelle de l'élégance, qui se fait
une loi d'ëtre discrète. M. Rivaud choisit
des gemmes très belles, dont il sait modifier
et varier l'éclat transparent. Il y ajoute de
fines montures, légères et déliées, ingé-
nieuses et si naturelles que l'on oublie d'en
admirer l'originalité. Peu d'artistes savent
aussi bien que M. Rivaud faire parler l'àme
rêveuse des bijoux -- des bijoux : souvenirs,
gages, témoins, confidents, compagnons de
vie...
Ailleurs, l'idéal diffère. Le bijoti veut
faire de l'effet, et en fait, en le forçant, au
besoin. Il est conçu avec la préméditation
d'orner, de mettre en valeur la beauté. Il
est décoratif, il est décor, par des flam-
boiements de couleurs et d'émaux, par des
hardiesses de forme, par des tendances sym-
bolistes.
aq
miner en détail, dans la petite salie de la
Plume, chez le maitre bijoutier Rivaud, à
l'Art Moderne, rue Tronchet, et ailleurs.
Œuvres intéressantes, mais à des points
de vue bien différents. Il nous faut imposer
silence à nos goûts personnels pour parler
des unes aussi bien que des autres — mais
Elles ne visent pas à l'effet, encore bien
moins à l'étrangeté. Elles ne sont pas
somptueuses. Leur charme est modeste et
sobre, avec je ne sais quelle poésie fraîche,
que d'aucuns ont le droit de trouver naïve.
J'avoue qu'elles réalisent à mes yeux l'idéal
du bijou distingué, en accord avec la com-
G. DE FEURE
Û7 EorA de Eb7n<3Ù;e&/egM (aquareite)
notre intention étant surtout de dire au
lecteur les ressources que peuvent offrir ces
petites expositions de fin d'année, c'est tout
simplement d'une revue superficielle... et
rétrospective qu'il va s'agir ici.
Voici déjà plusieurs années que M.
Rivaud réunit dans son petit Salon du quai
de l'Horloge les œuvres de quelques-uns de
ses amis et les siennes. On y voit des
bijoux, des tableaux, des grès, des dessins
et des cuirs. Eugène Carrière, Victor Prouvé,
Clément Mère, Delaherche s'y retrouvent
côte à côte, et il y a un charme tout parti-
culier à voir réunis ces artistes-camarades,
dont les œuvres, toutes délicates, pensives
et pensées, sont également éloignées de la
banalité et de la prétention.
On peut ne pas aimer les bagues si
simples et si finement élégantes de M. Rivaud.
préhension actuelle de l'élégance, qui se fait
une loi d'ëtre discrète. M. Rivaud choisit
des gemmes très belles, dont il sait modifier
et varier l'éclat transparent. Il y ajoute de
fines montures, légères et déliées, ingé-
nieuses et si naturelles que l'on oublie d'en
admirer l'originalité. Peu d'artistes savent
aussi bien que M. Rivaud faire parler l'àme
rêveuse des bijoux -- des bijoux : souvenirs,
gages, témoins, confidents, compagnons de
vie...
Ailleurs, l'idéal diffère. Le bijoti veut
faire de l'effet, et en fait, en le forçant, au
besoin. Il est conçu avec la préméditation
d'orner, de mettre en valeur la beauté. Il
est décoratif, il est décor, par des flam-
boiements de couleurs et d'émaux, par des
hardiesses de forme, par des tendances sym-
bolistes.
aq