MAISON DE VILLE ET MAISON DES CHAMPS
landes, dans les canne-
lures mêmes des colonnes,
où s'insèrent de petites
feuilles. La décoration en
stuc, qu'il serait si re-
grettable d'abandonner
aux poncifs vulgaires, re-
trouve un charme.
Les vitraux à bordure
de couleur, alors que le
centre de la fenêtre laisse
franchement passer la lu-
mière et se contente de
l'intérêt des jeux de
plombs, apportent encore
une note plaisante à ces intérieurs. L'art
antique des verriers s'est trouvé complè-
tement renouvelé en ces dernières années
et adapté à nos demeures d'aujourd'hui,
comme à ces verres d'effets si curieux que
nous possédons. C'est à M. Socard que l'on
doit les vitraux très heureusement composés
dont s'est servi M. Plumet.
A cette maison de Paris nous avons
voulu joindre une perspective et des plans
d'un petit château que M. Plumet a
construit en Sologne. L'immeuble de ville,
qui comporte d'ailleurs un petit hôtel parti-
culier élevé sur cour, est, nous l'avons vu,
d'un luxe de bon aloi, sévère et charmant à
la fois. Les appartements de plain-pied pré-
sentent de grandes commodités de service, et
on les voit souvent préférer aujourd'hui, même
à équivalence de loyer, à l'habitation en hôtel
privé. Pour la maison de campagne, l'aspect
se fait plus libre, plus varié de plans, de
profils, et aussi de couleur et de matériaux.
L'architecte révèle donc ici son esprit
souple, la variété de son inspiration. Mais si
l'on considère la construction de ce château,
on voit que les mêmes sérieuses qualités que
nous avons distinguées dans la maison de
l'avenue Victor-Hugo se retrouvent dans cet
exemple différent. Même sobriété de moyens :
mêmes formes simples et fortes, même intérêt
laissé aux aspects propres de la matière, en
réduisant à quelques points les éléments de
décor. Et encore l'intérêt même de ce décor
se combine-t-il toujours avec un intérêt de
matière et de métier.
Le caractère de cette architecture nous
apparaît nouveau parce qu'il nous découvre
sans cesse un examen réfléchi. Les formes
correspondent exactement aux résultats que
l'on a cherchés. N'est-ce pas lorsqu'elle est
le plus dépouillée d'enrichissements acces-
soires que l'architecture prend le plus de
caractère, tout comme la physionomie hu-
maine révèle le sien lorsque les chairs, loin
d'empâter la charpente, suivent ses saillies
et ses dépressions. La beauté pour les
sculpteurs n'a jamais été celle des tètes de
cire ; pour les architectes, elle n'est pas non
plus dans les spécimens les plus flamboyants.
GrSTAVU SOUHER.
landes, dans les canne-
lures mêmes des colonnes,
où s'insèrent de petites
feuilles. La décoration en
stuc, qu'il serait si re-
grettable d'abandonner
aux poncifs vulgaires, re-
trouve un charme.
Les vitraux à bordure
de couleur, alors que le
centre de la fenêtre laisse
franchement passer la lu-
mière et se contente de
l'intérêt des jeux de
plombs, apportent encore
une note plaisante à ces intérieurs. L'art
antique des verriers s'est trouvé complè-
tement renouvelé en ces dernières années
et adapté à nos demeures d'aujourd'hui,
comme à ces verres d'effets si curieux que
nous possédons. C'est à M. Socard que l'on
doit les vitraux très heureusement composés
dont s'est servi M. Plumet.
A cette maison de Paris nous avons
voulu joindre une perspective et des plans
d'un petit château que M. Plumet a
construit en Sologne. L'immeuble de ville,
qui comporte d'ailleurs un petit hôtel parti-
culier élevé sur cour, est, nous l'avons vu,
d'un luxe de bon aloi, sévère et charmant à
la fois. Les appartements de plain-pied pré-
sentent de grandes commodités de service, et
on les voit souvent préférer aujourd'hui, même
à équivalence de loyer, à l'habitation en hôtel
privé. Pour la maison de campagne, l'aspect
se fait plus libre, plus varié de plans, de
profils, et aussi de couleur et de matériaux.
L'architecte révèle donc ici son esprit
souple, la variété de son inspiration. Mais si
l'on considère la construction de ce château,
on voit que les mêmes sérieuses qualités que
nous avons distinguées dans la maison de
l'avenue Victor-Hugo se retrouvent dans cet
exemple différent. Même sobriété de moyens :
mêmes formes simples et fortes, même intérêt
laissé aux aspects propres de la matière, en
réduisant à quelques points les éléments de
décor. Et encore l'intérêt même de ce décor
se combine-t-il toujours avec un intérêt de
matière et de métier.
Le caractère de cette architecture nous
apparaît nouveau parce qu'il nous découvre
sans cesse un examen réfléchi. Les formes
correspondent exactement aux résultats que
l'on a cherchés. N'est-ce pas lorsqu'elle est
le plus dépouillée d'enrichissements acces-
soires que l'architecture prend le plus de
caractère, tout comme la physionomie hu-
maine révèle le sien lorsque les chairs, loin
d'empâter la charpente, suivent ses saillies
et ses dépressions. La beauté pour les
sculpteurs n'a jamais été celle des tètes de
cire ; pour les architectes, elle n'est pas non
plus dans les spécimens les plus flamboyants.
GrSTAVU SOUHER.