THEO VAN RYSSELBERGHE
vrai est étudié sans escamotages et rendu
sans éclats inutiles, avec une distinction
constante, un savoir paisible qui comprend
qu'en art résoudre une difficulté se complète
par la suprême coquetterie d'en dissimuler
l'existence elle-même, d'esquiver non le mé-
rite de la vaincre, mais les félicitations pour
l'avoir vaincue. Un tel tableau suffit à clas-
amasser un orage sulfureux dans le coin
d'un vaste ciel déblayé par le vent, dresser
sur le sable d'une plage ensoleillée des pro-
meneuses dont la brise contrarie la marche
et définit les corps sous les vêtements. Il
est moins sensible à la poésie qu'au cha-
toiement des tonalités fragmentées. Sa vision
reste là impressionniste et extérieure, et un
Uor?7Y7;'/ SVgunc
ser son auteur parmi les plus compétents
des portraitistes de son époque.
Paysagiste, M. Théo Vau Rysselberghe
a surtout peint des marines, soit qu'il s'éprit
des harmonies bleues de Saint-Tropez, soit
qu'il restât fidèle aux harmonies argentées
et blondes des plages de la mer du Nord.
H aime suivre d'un trait souple et décoratif
les linéaments des vagues étales, développer
sur un mince horizon les fastes d'un cou-
cher de soleil dispersant des nuées mauves
et roses autour de son brasier central,
ensemble de ces marines sur un mur crée
une sensation aveuglante de clarté, une fête
des yeux, un décor joyeux et riche.
C'est dans les portraits et dans quel-
ques tableaux de genre qu'il faut chercher
un art moins exclusivement préoccupé de
l'enveloppe extérieure des choses. Des tables
servies parmi des feuillages, des nappes, des
cristaux, des théières/ des porcelaines tou-
chées par les"Aèches du soleil, des femmes
élégantes coiffées de grands chapeaux fleuris
et vêtues de mousselines claires ont fourni
vrai est étudié sans escamotages et rendu
sans éclats inutiles, avec une distinction
constante, un savoir paisible qui comprend
qu'en art résoudre une difficulté se complète
par la suprême coquetterie d'en dissimuler
l'existence elle-même, d'esquiver non le mé-
rite de la vaincre, mais les félicitations pour
l'avoir vaincue. Un tel tableau suffit à clas-
amasser un orage sulfureux dans le coin
d'un vaste ciel déblayé par le vent, dresser
sur le sable d'une plage ensoleillée des pro-
meneuses dont la brise contrarie la marche
et définit les corps sous les vêtements. Il
est moins sensible à la poésie qu'au cha-
toiement des tonalités fragmentées. Sa vision
reste là impressionniste et extérieure, et un
Uor?7Y7;'/ SVgunc
ser son auteur parmi les plus compétents
des portraitistes de son époque.
Paysagiste, M. Théo Vau Rysselberghe
a surtout peint des marines, soit qu'il s'éprit
des harmonies bleues de Saint-Tropez, soit
qu'il restât fidèle aux harmonies argentées
et blondes des plages de la mer du Nord.
H aime suivre d'un trait souple et décoratif
les linéaments des vagues étales, développer
sur un mince horizon les fastes d'un cou-
cher de soleil dispersant des nuées mauves
et roses autour de son brasier central,
ensemble de ces marines sur un mur crée
une sensation aveuglante de clarté, une fête
des yeux, un décor joyeux et riche.
C'est dans les portraits et dans quel-
ques tableaux de genre qu'il faut chercher
un art moins exclusivement préoccupé de
l'enveloppe extérieure des choses. Des tables
servies parmi des feuillages, des nappes, des
cristaux, des théières/ des porcelaines tou-
chées par les"Aèches du soleil, des femmes
élégantes coiffées de grands chapeaux fleuris
et vêtues de mousselines claires ont fourni