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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 5,1.1903

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Bramson, Jacques: Papiers peints
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https://doi.org/10.11588/diglit.34207#0113

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PAPIERS PEINTS

la tin du XVe siècle on trouve dans les
comptes de cour plusieurs mentions de
papier peint. Si le petit nombre de ces
mentions laisse encore planer quelque doute
sur l'application du papier de tenture,
l'existence, dès l'année i586, d'une nom-
breuse corporation qui comptait dans ses
attributions la fabrication de papiers peints
les dominotiers) nous donne à ce sujet une
preuve certaine. Savary des Bruslons constate
vers iya5 que
le papierpeint,
après avoir été
longtemps em-
ployé par les
gens de cam-
pagne et le
petit peuple de
Paris pour ta-
pisser les ca-
banes, lesbou-
tiques et les
chambres, a-
vaitatteintvers
la hnduXVID
siècle une telle
per fection
qu'on l'expor-
tait en quan-
tité à l'étran-
ger etque, dans
les plus ma-
gnifiques mai-
sons de Paris,
on en tapis-
sait les garde-
robesetcautres
lieux secrets)).
Mais le papier
de tenture quit-
ta bientôt les
garde-robes pour les chambres et les salons.
Il y fut précédé, d'une part, par les papiers
d'Angleterre, ce qui donna naissance à la
légende que la fabrication des papiers peints
venait de ce pays, et, d'autre part, par les
papiers de Chine. Ces derniers furent bientôt
surnommés papiers des Indes, parce que
la Compagnie des Indes, après en avoir
constaté le succès, se mit à en faire l'importa-
tion. En iy5q, de Pompadour ht tendre
sa garde-robe de papier d'Angleterre, et ce
papier obtint ainsi une grande vogue. Mais
elle fut de courte durée. Les droits établis

en iy65 sur les papiers peints étrangers arrê-
tèrent dans une large mesure les impor-
tations d'outre-Manche et donnèrent au dé-
veloppement de cette branche de l'industrie
française, alors déjà très florissante, un
nouvel essor. C'est Réveillon qui prit à cette
époque la première place parmi les fabricants
français. Sa manufacture, qui avait obtenu
en i/8q le très grand honneur de porter le
nom de «royale)), fut malheureusement dé-

truite et incendiée en iy8g. Avec elle dispa-
rurent pour quelque temps les traditions de
bon goût. Jacquemart qui lui succéda chercha
trop à plaire au public, au lieu de le guider,
et ses papiers représentant des draperies
plissées ou des attributs guerriers, sont d'un
goût très discutable.
Les bonnes traditions ne furent main-
tenues que par la maison Zuber à Rixheim.
Dufour, qui, venant de Mâcon, fonda en
iSoy sa très importante maison à Paris, com-
mença par les mêmes draperies que Jacque-
mart et par des paysages invraisemblables.


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