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Bramson, Jacques: Papiers peints
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.34207#0118
L'ART DÉCORATIF
éclat sur un fond beige ctair, et meme des
branches de pommier chargées de fruits
dont l'effet sur un fond grenat est loin
d'être déplaisant.
Nous avons eu également sous les yeux
trois modèles commandés par M. Majorelle,
dont il a lui-même donné le dessin. Tout le
monde connaît le goût artistique et décoratif
de M. Majorelle et nous n'étonnerons per-
sonne en disant que ces modèles en portent
bien la trace. Des feuilles et des graines
d'érable font le motif de l'un, des feuilles et
des fruits de marronnier décorent l'autre.
Nous avons trouvé particulièrement réussi
le modèle aux orchidées dont les branches
frêles semblent trembler sur le fond d'un
chaud coloris jaune.
Prendre la figure humaine comme motif
d'ornement d'un papier peint est une ten-
tative hardie. Les essais tentés dans ce
sens ont fort rarement donné des résul-
tats satisfaisants. En dehors de l'empiètement
sur le domaine de la peinture dont nous
avons parié plus haut, il y a encore la diffi-
culté de réduire la face et le corps humains
à des lignes suffisamment simples pour en
faire un motif sobre, pouvant se prêter à la
décoration d'un
papier peint. M.
Simmen, qui a
dessiné pour la
maison Sauvage
le panneau des
Vierges, a su
vaincre ces diffi-
cultés et tirer du
sujet de beaux
effets décoratifs.
Nous disons pan-
neau, car nous
ne croyons pas
qu'il vienne à
l'idée de quel-
qu'un de se ser-
vir des trois par-
ties comme d'un
véritable papier
peint et défaire
recouvrir mus
les murs d'une
chambre d'une
suite sans fin de
vierges. Ce n'est
certes pas ainsi
non plus que
l'artiste a compris
son œuvre. Les
trois lés doivent
former soit un
panneau pour
une antichambre
ou pour le palier
d'un escalier, soit un paravent. Mais l'artiste
a eu raison de concevoir son œuvre comme
un papier peint et d'en appliquer les prin-
cipes. Il y a entièrement réussi et nous
sommes très heureux de l'en féliciter.
Le fond sur lequel semblent s'appuyer
les vierges est gris; on dirait le mur d'un
jardin, et le lierre — d'un seul vert foncé
- dont les branches retombent en haut, en
complète encore l'illusion. La robe dont
elles sont vêtues est d'un gris rugueux plus
éclat sur un fond beige ctair, et meme des
branches de pommier chargées de fruits
dont l'effet sur un fond grenat est loin
d'être déplaisant.
Nous avons eu également sous les yeux
trois modèles commandés par M. Majorelle,
dont il a lui-même donné le dessin. Tout le
monde connaît le goût artistique et décoratif
de M. Majorelle et nous n'étonnerons per-
sonne en disant que ces modèles en portent
bien la trace. Des feuilles et des graines
d'érable font le motif de l'un, des feuilles et
des fruits de marronnier décorent l'autre.
Nous avons trouvé particulièrement réussi
le modèle aux orchidées dont les branches
frêles semblent trembler sur le fond d'un
chaud coloris jaune.
Prendre la figure humaine comme motif
d'ornement d'un papier peint est une ten-
tative hardie. Les essais tentés dans ce
sens ont fort rarement donné des résul-
tats satisfaisants. En dehors de l'empiètement
sur le domaine de la peinture dont nous
avons parié plus haut, il y a encore la diffi-
culté de réduire la face et le corps humains
à des lignes suffisamment simples pour en
faire un motif sobre, pouvant se prêter à la
décoration d'un
papier peint. M.
Simmen, qui a
dessiné pour la
maison Sauvage
le panneau des
Vierges, a su
vaincre ces diffi-
cultés et tirer du
sujet de beaux
effets décoratifs.
Nous disons pan-
neau, car nous
ne croyons pas
qu'il vienne à
l'idée de quel-
qu'un de se ser-
vir des trois par-
ties comme d'un
véritable papier
peint et défaire
recouvrir mus
les murs d'une
chambre d'une
suite sans fin de
vierges. Ce n'est
certes pas ainsi
non plus que
l'artiste a compris
son œuvre. Les
trois lés doivent
former soit un
panneau pour
une antichambre
ou pour le palier
d'un escalier, soit un paravent. Mais l'artiste
a eu raison de concevoir son œuvre comme
un papier peint et d'en appliquer les prin-
cipes. Il y a entièrement réussi et nous
sommes très heureux de l'en féliciter.
Le fond sur lequel semblent s'appuyer
les vierges est gris; on dirait le mur d'un
jardin, et le lierre — d'un seul vert foncé
- dont les branches retombent en haut, en
complète encore l'illusion. La robe dont
elles sont vêtues est d'un gris rugueux plus