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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 5,1.1903

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Thomas, Albert: À travers les expositions
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https://doi.org/10.11588/diglit.34207#0180

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L'ART DECORATIF

et tristes, la désolation des dunes, les prairies
maigres où paissent quelques chevaux, des
ciels gris où le vent varie sans cesse la
lorme des nues. Il y a là-dedans l'expression
d'un talent singulièrement fort et réfléchi,
habile à dégager la poésie
des choses, d'un art ro-
buste et sûr qui sait ca-
dencer les lignes, équilibrer
les masses, expliquer les
terrains dans leurs mouve-
ments divers, depuis les
premiers plans jusqu'aux
lointains vaporeux. Quatre
tableaux et des eaux-fortes
puissamment traitées repré-
sentent ici l'habituelle ma-
nière de M. Dauchez, grave,
un peu farouche; mais une
cinquième toile, « le Mouil-
lage H , le révèle suscep-
tible de tendresse. J'ai garde
quant à moi un délicieux
souvenir de ces grands
nuages roses reflétant leur
grâce molle dans la mer.
R. A. Ulmann appliquait
l'an dernier à des vues de
voies ferrées et de gares les
procédés d'interprétation de
MM. Ménard et Dauchez.
Il magnifie cette fois le pit-
toresque du port de Ham-
bourg. Fusant au bas de
ciels gris et violets, les
rayons du couchant glissent
contre les flots, frappent
les lourds remorqueurs, les
barques, les pilotis, en-
cadrent leurs silhouettes
noires , subtilisent les fu-
mées, mettent sur toute cette
laideur industrielle la poé-
sie de la lumière. Claude
Lorrain vêtait d'une telle
LrmL DcM?/ dorure ses architectures ma-
jestueuses, ses terrasses, ses
escaliers de marbre, ses galions noblement
pavoisés.
M. Georges Griveau chérit les harmo-
nies éteintes, au premier regard un peu
ternes, pleines pourtant de nuances exquises.
Il ne s'en réfère pas à Claude Gellée, mais
à Corot, et ses villages où la vie est si mo-

d'unc ville fameuse, —comme l'«Agrigente))
du musée du Luxembourg, que le génie de
l'homme édifia et que la nature reprend
lentement par la montée de ses sables et la
morsure de ses brises, comme tant de

R. DE SAINT-MARCEAUX
temples, tant d'imposants décombres, — elle
respire la majesté, l'émouvante mélancolie
de i'Ffistoirc.
Les toiles d'André Dauchez n'ont pas
moins de solennité. Elles ne reproduisent
pas des aspects de la «Terre antique)), mais
seulement des paysages de Bretagne, sombres
 
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