L'ART DECORATIF
floraux je reprocherais un certain manque
decomposition;i'artistecopietrop la plante,
il n'interprète pas suffisamment; il devrait
styliser davantage. Rendons toutefois l'hom-
H. GALLE Azvzzoû'e
mage qui convient à ce chercheur, à cet
artiste de valeur.
Jacques Gruber est un charmant artiste,
d'un talent souple, habile manieur, lui aussi,
de plusieurs techniques. Son bureau de
salon, en bois mouluré et patiné, enrichi de
cuir ciselé, est fort bien venu; je préfère
encore son vitrail de salon en verre mo-
saïqué et verre gravé; il a aussi de jolies
chaises. Je reprocherais aussi à Gruber des
défauts d'harmonie : entre les parties d'un
meuble il n'y a pas toujours de corres-
pondances, ici, un détail trop chargé; là,
trop de courbures. Il manque un peu de
simplicité; il devrait davantage ûMX^z* son
inspiration; il se disperse en mille détails.
M. Majorelle est fort connu. Son expo-
sition est importante. Il a échappé égale-
ment à l'imitation de Gallé depuis assez
longtemps. Nous retrouvons là les meubles
d'un cabinet de travail en acajou, déjà ex-
posé. Certains de ses meubles sont jolis : sa
table guéridon notamment, ses deux petits
meubles de salons. Il faut aussi prêter grande
attention aux garnitures de bronze : plaques
de porte ou poignées de tiroirs.
Vallin est un artiste robuste, probe,
qui, celui-là, ne sacrifie pas aux grâces; c'est
le compagnon expérimenté; quand il dessine,
il n'oublie pas qu'il a manié l'outil. C'est
un menuisier, un bon menuisier, qui sait
construire fortement. A l'inverse de M. Emile
André, c'est un menuisier qui a fait de
l'architecture : nous avons beaucoup goûté
sa maison du boulevard Lobeau à Nancy,
illustrée par Victor Prouvé. Signalons son
meuble pour billard, vaste, compliqué, har-
monieux, sans doute trop rude; et sa table,
dont les pieds sont un peu trop apparents.
Wittmann ! Ah ! qu'il faut aimer le
talent d'observation de cet artiste dont Es
mains habiles nous ont donné tant de jolies
tanagras modernes, des statuettes légères,
vivantes, populaires : l'Vfozzzzzze ztzzar
la TumAzCzzzze, le C/zzyozzzzzVz*, la R/uzzc/zz'x-
xezzxe. Wittmann a fait des statuettes comme
Lafontaine des fables, en se jouant, sans se
rendre compte de l'exquisité de leurs atti-
tudes, de la valeur de leur facture; c'est un
instinctif merveilleusement doué. C'est le
bon Alsacien, un frère d'Erckmann, qui
aura écrit, lui aussi, son histoire des
humbles.
Je terminerai cette revue par Camille
Gauthier. Parmi ceux qui ont envoyé des
meubles, c'est lui de tous les jeunes qui me
semble attester le plus de personnalité dans
le sens de la nouveartté. C'est un ébéniste
qui a presque toujours une expérience de
t 80
floraux je reprocherais un certain manque
decomposition;i'artistecopietrop la plante,
il n'interprète pas suffisamment; il devrait
styliser davantage. Rendons toutefois l'hom-
H. GALLE Azvzzoû'e
mage qui convient à ce chercheur, à cet
artiste de valeur.
Jacques Gruber est un charmant artiste,
d'un talent souple, habile manieur, lui aussi,
de plusieurs techniques. Son bureau de
salon, en bois mouluré et patiné, enrichi de
cuir ciselé, est fort bien venu; je préfère
encore son vitrail de salon en verre mo-
saïqué et verre gravé; il a aussi de jolies
chaises. Je reprocherais aussi à Gruber des
défauts d'harmonie : entre les parties d'un
meuble il n'y a pas toujours de corres-
pondances, ici, un détail trop chargé; là,
trop de courbures. Il manque un peu de
simplicité; il devrait davantage ûMX^z* son
inspiration; il se disperse en mille détails.
M. Majorelle est fort connu. Son expo-
sition est importante. Il a échappé égale-
ment à l'imitation de Gallé depuis assez
longtemps. Nous retrouvons là les meubles
d'un cabinet de travail en acajou, déjà ex-
posé. Certains de ses meubles sont jolis : sa
table guéridon notamment, ses deux petits
meubles de salons. Il faut aussi prêter grande
attention aux garnitures de bronze : plaques
de porte ou poignées de tiroirs.
Vallin est un artiste robuste, probe,
qui, celui-là, ne sacrifie pas aux grâces; c'est
le compagnon expérimenté; quand il dessine,
il n'oublie pas qu'il a manié l'outil. C'est
un menuisier, un bon menuisier, qui sait
construire fortement. A l'inverse de M. Emile
André, c'est un menuisier qui a fait de
l'architecture : nous avons beaucoup goûté
sa maison du boulevard Lobeau à Nancy,
illustrée par Victor Prouvé. Signalons son
meuble pour billard, vaste, compliqué, har-
monieux, sans doute trop rude; et sa table,
dont les pieds sont un peu trop apparents.
Wittmann ! Ah ! qu'il faut aimer le
talent d'observation de cet artiste dont Es
mains habiles nous ont donné tant de jolies
tanagras modernes, des statuettes légères,
vivantes, populaires : l'Vfozzzzzze ztzzar
la TumAzCzzzze, le C/zzyozzzzzVz*, la R/uzzc/zz'x-
xezzxe. Wittmann a fait des statuettes comme
Lafontaine des fables, en se jouant, sans se
rendre compte de l'exquisité de leurs atti-
tudes, de la valeur de leur facture; c'est un
instinctif merveilleusement doué. C'est le
bon Alsacien, un frère d'Erckmann, qui
aura écrit, lui aussi, son histoire des
humbles.
Je terminerai cette revue par Camille
Gauthier. Parmi ceux qui ont envoyé des
meubles, c'est lui de tous les jeunes qui me
semble attester le plus de personnalité dans
le sens de la nouveartté. C'est un ébéniste
qui a presque toujours une expérience de
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