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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 5,1.1903

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Leroy, Maxime: L' école de Nancy: au pavillon de Marsan
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https://doi.org/10.11588/diglit.34207#0209

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L'ECOLE DE NANCY


menuisier. Ses meubles ne jozmnf pas. La
salie à manger en noyer ciré, dont le thème
est le tulipier, est fort bien venue : les
meubles sont solides, bien assis, harmo-
nieux. Peut-être quelques petits détails ne
sont-ils pas à l'échelle. On remarque que
la décoration est très nettement subor-
donnée aux lignes de construction. Le
sens de l'utilité des objets semble être
sa grande préoccupation. La table est
parfaite, avec ses larges pieds; la teinte
verte est toutefois un peu accentuée. Cet
artiste a raison de vouloir abandonner
la marqueterie dans la composition des
meubles d'usages courants : ils gagne-
ront en solidité, en unité, en sérieux tout
ce qu'ils perdront en grâce, en féminité.

lorraines. Ils ont beaucoup lu, fréquentent
les milieux littéraires parisiens. Par leur cul-
ture. ils ont cessé depuis longtemps d'être
de leur village : la Lorraine n'est plus
pour eux que le siège de leur principal éta-
blissement.

Au terme de cette étude, on se de-
mandera naturellement si l'école lor-
raine représente un véritable particula-
risme artistique, avec une technique et
une inspiration propres, comme il est
des écoles flamandes, bolonaise ou flo-
rentine. Les Lorrains croient ferme-
ment à leur autonomie artistique; ils
s'attribuent volontiers une àme déco-
rative; la Moselle serait peuplée, comme
le Rhin, de hiles-heurs.
Ce dont on ne saurait douter, c'est
qu'il y a un paysage mosellan particu-
lier. On remarque bien la coloration
de ce paysage lorsqu'on arrive brusque-
ment, en chemin de fer, aux environs
de Saverne: au plateau maigre, au ciel
bas, aux maisons grises, succèdent les
Vosges somptueuses, les grès vifs comme
des chairs, les chalets, gais et verdurés;
puis vers Strasbourg, la plaine grasse
d'Alsace, la terre si féconde, si mater-
nelle qu'il ne reste pas un pied de sable
où ne poussent drues vingt plantes. Il
faut passer les Vosges pour comprendre
le particularisme rural de la Lorraine.
Mais cela ne prête guère à l'art, et
il semble bien, en effet, que c'est
dans toute la mesure que les habi-
tants de la Lorraine ont renié leurs origines,
oublié leurs horizons, qu'ils ont été des
artistes. L'inspiration de Gallé déborde son
cadre floral immédiat; Prouvé est plein de
Delacroix et de Rubens : ces deux artistes,
les deux plus personnels du groupe, ont des
attaches qui sont loin d'être exclusivement

DAUM FRÈRES


Aujourd'hui la haine de l'étranger, si
vive encore ces temps-ci à Nancy, semble
s'atténuer: l'art, après la médecine (l'école
de suggestion), devient l'occasion d'échanges
entre la Lorraine et les autres centres, son
particularisme s'atténue. C'est à mesure que
ces atténuations se sont faites plus décisives
 
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