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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 5,1.1903

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Lahor, Jean: Les manufactures de porcelaine de Copenhague
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https://doi.org/10.11588/diglit.34207#0219

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LES MANUFACTURES DE PORCELAINE DE COPENHAGUE

On voit en ces manufactures beaucoup
de jeunes biles, de jeunes femmes (et quel-
ques-unes des bonnes familles du Danemark)
justement hères d'y prendre place: le Feu,
le plus grand des poètes, selon le mot d'un
Hindou, n'anoblissait-il pas à Venise ses
collaborateurs, les gentilshommes verriers ?
L'interprétation par ces artistes, la tra-
duction si fidèle, si sincère et parfois si émue
de la nature, cet intérêt rendu par eux à ses
manifestations les plus humbles, cette vision
nette d'impressions fugitives qui ainsi direc-

miler, mais pour entretenir ainsi, augmenter
ainsi sa personnalité propre, pour enrichir sa
propre substance, pour faire son mot plus
distinct, plus personnel encore. Ils ont pris
des leçons à une Ecole d'art décoratif qui
est l'une des premières, sinon la première
du monde, mais voilà tout ; au retour
de cette école, ils restaient eux-mêmes,
avec leur génie, leur âme, leur émotion
d'hommes du nord ; et en face de cette na-
ture du nord, ils l'ont de la sorte étonnamment
traduite, sans jamais faire sur des assiettes


BING ET GRŒNDAHL

tentent viennent d'elle, des sensations infi-
niment délicates exprimées par des touches
d'une délicatesse infinie, et tout cela devenant,
grâce à un goût, à un sens rares de la dé-
coration, non pas une image peinte, comme
un tableau de chevalet, mais un pur décor :
voilà des qualités sans doute que l'École
danoise doit en partie à celle des Japonais.
Mais on ne le saurait trop dire, les Danois
ne les ont pas copiés; ils ont fait une trans-
position de cet art et de ce décor du Japon;
et ils l'ont si bien faite, avec un tel sens
artistique, avec une telle adresse, que rien
vraiment n'est plus danois que cette porce-
laine danoise et sa décoration. H y a là un
enseignement précieux. Certainement il se
faut nourrir, alimenter sans cesse d'éléments
ou d'aliments étrangers, mais pour se les assi-

ou sur des vases ces peintures si correc-
tement et si ennuyeusement précises, en
usage autrefois dans les manufactures de
porcelaine, mais créant sur leurs belles cou-
vertes une sorte de peinture de rêve, puisque
la vraie décoration, je le répète, comme la
musique, est ou doit être du rêve humain
qui s'ajoute à la nature, qui s'ajoute au
rêve de la nature, puisque la vraie décora-
tion la transpose, ne la copie pas.
M. Arn. Krog, le directeur artistique de
la Manufacture royale, est toujours l'admi-
rable et mélancolique paysagiste que l'on
connaît, et dont on n'a pas oublié ce chef-
d'œuvre à l'Exposition de igoo, l'arbre au
bord de la mer, tordu, échevelé par le vent,
se profilant sur les flots gris et sur un ciel
du nord coupé par un vol de mouettes, qui de
 
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