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Jourdain, Frantz: Le mobilier au Salon National des Beaux-Arts
DOI Seite / Zitierlink:https://doi.org/10.11588/diglit.34207#0243
LE MOBILIER AU SALON NATIONAL DES BEAUX-ARTS
femme de chambre et de bonne à tout faire
et qui garde la charge d'un mari et de trois
ou quatre mioches, a vraiment peu de temps
pour eniever la poussière accumulée sur un
cartouche Louis XV et sur des balustres
Henri IL Et quel
Louis XV ! et quel
Henri II !
Un intérieur
ainsi paré d'har-
monie et de bonne
humeur, mais
c'est l'ennemi du
cabaret, c'est !c
médecin de cette
plaie immonde
appelée l'alcoo-
lisme. Quand
l'homme se trou-
vera heureux
chez lui, il otr-
bliera le chemin
de l'assommoir
et saura goûter
les douceurs de
l'intimité fami -
liale.
Sur la fruste
cheminée de sa
chambre, M. Be-
nouville a placé
deux cruches de
grès bleu et gris
dans lesquelles
s'épanouissent
des gerbes de gi-
r o f 1 é e s. O h !
l'heureuse pen-
sée ! Des violet-
tes, des margue-
rites, des coque-
licots, des cou-
cous, le premier
bouquet venu,
mais la voilà la
décoration idéale
et à la portée
de tous. Comme E- GALLE
la grâce des
Heurs reste supérieure aux odieux chromos
encadrées dans des baguettes chimiques, à
tous les infâmes bibelots, zincs dorés, verres
filés, peluches brodées, albâtres ciselés, fers-
blancs damasquinés, dont généralement sont
pollués les logis d'ottvriers et de petits
bourgeois. Ah ! que je souhaite le retour
à la simplicité et à la santé morale !
Ces souhaits, je les formulerais volon-
tiers aussi pour les demeures luxueuses dont
ÆQA? de xad/e à marier
les inutilités pseudo-décoratives coûtent plus
cher, mais ne se montrent guère d'une va-
leur artistique supérieure. Ainsi, je consi-
dérerais comme une véritable profanation
l'envahissement par L'Article de Paris)) dans
femme de chambre et de bonne à tout faire
et qui garde la charge d'un mari et de trois
ou quatre mioches, a vraiment peu de temps
pour eniever la poussière accumulée sur un
cartouche Louis XV et sur des balustres
Henri IL Et quel
Louis XV ! et quel
Henri II !
Un intérieur
ainsi paré d'har-
monie et de bonne
humeur, mais
c'est l'ennemi du
cabaret, c'est !c
médecin de cette
plaie immonde
appelée l'alcoo-
lisme. Quand
l'homme se trou-
vera heureux
chez lui, il otr-
bliera le chemin
de l'assommoir
et saura goûter
les douceurs de
l'intimité fami -
liale.
Sur la fruste
cheminée de sa
chambre, M. Be-
nouville a placé
deux cruches de
grès bleu et gris
dans lesquelles
s'épanouissent
des gerbes de gi-
r o f 1 é e s. O h !
l'heureuse pen-
sée ! Des violet-
tes, des margue-
rites, des coque-
licots, des cou-
cous, le premier
bouquet venu,
mais la voilà la
décoration idéale
et à la portée
de tous. Comme E- GALLE
la grâce des
Heurs reste supérieure aux odieux chromos
encadrées dans des baguettes chimiques, à
tous les infâmes bibelots, zincs dorés, verres
filés, peluches brodées, albâtres ciselés, fers-
blancs damasquinés, dont généralement sont
pollués les logis d'ottvriers et de petits
bourgeois. Ah ! que je souhaite le retour
à la simplicité et à la santé morale !
Ces souhaits, je les formulerais volon-
tiers aussi pour les demeures luxueuses dont
ÆQA? de xad/e à marier
les inutilités pseudo-décoratives coûtent plus
cher, mais ne se montrent guère d'une va-
leur artistique supérieure. Ainsi, je consi-
dérerais comme une véritable profanation
l'envahissement par L'Article de Paris)) dans