LE MOBILIER AU SALON NATIONAL DES BEAUX-ARTS
contestable supériorité dans sa façon de guste et secouer ce joug ancestral, c'est
travailler le cuir et d'en tirer des effets commettre la plus lourde faute et aller
somptueusement décoratifs, a envoyé un à un échec certain. Les plus impeccables
cartonnier en acajou garni d'un
panneau de cuir repoussé dont
l'effet sobre et pourtant riche,
éveille le désir de voir une pièce
entière , un cabinet de travail
par exemple, composée dans cette
donnée. A l'amateur afhné qui
ferait une pareille commande, je
conseillerais de demander à M.
Schenck son amusante et origi-
nale cheminée en cuivre repoussé
patiné; ces coqs combatifs et mon-
tés de ton, largement traités et
rehaussés de vigoureux à-plats,
feraient, j'en suis certain, excel-
lent ménage avec les cuirs archi-
tecturaux de M. Belville.
Notant, en passant, le bureau-
ministre de M. Hérold , dont
l'intention ingénieuse reste peut-
être supérieure à l'exécution ;
retenant une critique sur le
fauteuil à transformations de M.
Théodore Lambert, dont le méca-
nisme pratique ne peut nous faire
accepter le manque d'intérêt es-
thétique, j'arrive à M. Raguel.
Il y a de précieuses quali-
tés dans la bibliothèque, le bu-
reau et le fauteuil dessinés par
l'artiste , auquel je reprocherai
toutefois un peu de timidité et
d'hésitation. Certaines formes,
vaguement raides, se souviennent
encore trop du passé ; les en-
trées de serrure, sortant de chez
le premier quincaillier venu, ne
manifestent nullement l'intention
si moderne de soigner les moin-
dres détails, et la bibliothèque
réclame impérieusement un cou-
ronnement qui coiffera ce meuble
par trop dénudé, par trop mi-
crocéphale.
D'une façon générale, la ques-
tion des proportions me paraît
primordiale. En somme, le mo-
bilier est régi par les mêmes
lois que l'architecture, qui reste la mère, spécimens de notre patrimoine décoratif af-
la productrice de l'immense majorité des hrment leur respect pour une réglementa-
arts du Décor. Renier cette origine au- tion qu'impose le plus vulgaire bon sens;
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contestable supériorité dans sa façon de guste et secouer ce joug ancestral, c'est
travailler le cuir et d'en tirer des effets commettre la plus lourde faute et aller
somptueusement décoratifs, a envoyé un à un échec certain. Les plus impeccables
cartonnier en acajou garni d'un
panneau de cuir repoussé dont
l'effet sobre et pourtant riche,
éveille le désir de voir une pièce
entière , un cabinet de travail
par exemple, composée dans cette
donnée. A l'amateur afhné qui
ferait une pareille commande, je
conseillerais de demander à M.
Schenck son amusante et origi-
nale cheminée en cuivre repoussé
patiné; ces coqs combatifs et mon-
tés de ton, largement traités et
rehaussés de vigoureux à-plats,
feraient, j'en suis certain, excel-
lent ménage avec les cuirs archi-
tecturaux de M. Belville.
Notant, en passant, le bureau-
ministre de M. Hérold , dont
l'intention ingénieuse reste peut-
être supérieure à l'exécution ;
retenant une critique sur le
fauteuil à transformations de M.
Théodore Lambert, dont le méca-
nisme pratique ne peut nous faire
accepter le manque d'intérêt es-
thétique, j'arrive à M. Raguel.
Il y a de précieuses quali-
tés dans la bibliothèque, le bu-
reau et le fauteuil dessinés par
l'artiste , auquel je reprocherai
toutefois un peu de timidité et
d'hésitation. Certaines formes,
vaguement raides, se souviennent
encore trop du passé ; les en-
trées de serrure, sortant de chez
le premier quincaillier venu, ne
manifestent nullement l'intention
si moderne de soigner les moin-
dres détails, et la bibliothèque
réclame impérieusement un cou-
ronnement qui coiffera ce meuble
par trop dénudé, par trop mi-
crocéphale.
D'une façon générale, la ques-
tion des proportions me paraît
primordiale. En somme, le mo-
bilier est régi par les mêmes
lois que l'architecture, qui reste la mère, spécimens de notre patrimoine décoratif af-
la productrice de l'immense majorité des hrment leur respect pour une réglementa-
arts du Décor. Renier cette origine au- tion qu'impose le plus vulgaire bon sens;
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