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Jourdain, Frantz: Le mobilier au Salon National des Beaux-Arts
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.34207#0248
L'ART DECORATIF
L'adjonctiondefaïencesd'un bleu vert ef-
facé, dans !e meuble-jardinière d'antichambre,
produit un effet charmant, mais je fais des
réserves sur les émaux qui entourent l'hor-
loge, émaux dont le dessin à trop petite
échelle et la gamme criarde rompent péni-
blement la tranquillité de l'œuvre.
Après avoir signalé le très particulier
autel pour oratoire de M. Serrurier, travail
d'une excellente tenue, malgré la simplicité
presque rudimentaire des moyens employés
— cornières du commerce enserrant une
frise en fer martelé qui supporte des porte-
cierges d'une rigidité hiératique, — je finirai
ma visite au Salon de la Société Nationale
des Beaux-Arts en complimentant chaleu-
reusement MM. Sauvage et Sarazin sur leur
chambre d'enfant qui est une œuvre d'art
vraiment exquise. Le lit qui garde encore
le souvenir du berceau, la petite chaise, la
table basse, la toilette pour un habitant de
Liliput, la grille qui défend l'approche du
foyer, tout a été composé avec une sorte de
tendresse attentive exceptionnellement tou-
chante. Bébé se trouve là bien chez lui,
dans un intérieur aménagé pour lui, avec
des meubles à sa taille, dans une ambiance
joyeuse et ensoleillée qui permet le libre
épanouissement de son âme; il peut jouer,
courir, gambader à son aise, sans craindre
de se cogner à des meubles anguleux, et, à
son réveil, les papiers peints aux claires en-
luminures qui représentent de petits êtres
semblables à lui entourés de chiens cares-
sants et de cerfs-volants planant dans l'azur,
amèneront le sourire sur sa lèvre en fleur
et pareront son imagination des plus doux
rêves.
En résumé, chaque exposant s'est in-
génié à sortir de la banalité et à apporter
un élément d'intérêt nouveau. Je voudrais
en dire autant des peintres, mais, cette an-
née surtout, pareille affirmation paraîtrait
d'un optimiste fantaisiste plutôt maladroit;
aussi, dans l'intérêt commun du Salon, ces
messieurs du pinceau agiraient adroitement
en se montrant plus déférents pour leurs
très consciencieux camarades de la section
des Objets d'art et de l'Architecture.
FRANTZ JOURDAIN.
2 I 8
H.SAUVAGE ET SARAZIN
C/?(377?&7*g d'c7Z/h77t
L'adjonctiondefaïencesd'un bleu vert ef-
facé, dans !e meuble-jardinière d'antichambre,
produit un effet charmant, mais je fais des
réserves sur les émaux qui entourent l'hor-
loge, émaux dont le dessin à trop petite
échelle et la gamme criarde rompent péni-
blement la tranquillité de l'œuvre.
Après avoir signalé le très particulier
autel pour oratoire de M. Serrurier, travail
d'une excellente tenue, malgré la simplicité
presque rudimentaire des moyens employés
— cornières du commerce enserrant une
frise en fer martelé qui supporte des porte-
cierges d'une rigidité hiératique, — je finirai
ma visite au Salon de la Société Nationale
des Beaux-Arts en complimentant chaleu-
reusement MM. Sauvage et Sarazin sur leur
chambre d'enfant qui est une œuvre d'art
vraiment exquise. Le lit qui garde encore
le souvenir du berceau, la petite chaise, la
table basse, la toilette pour un habitant de
Liliput, la grille qui défend l'approche du
foyer, tout a été composé avec une sorte de
tendresse attentive exceptionnellement tou-
chante. Bébé se trouve là bien chez lui,
dans un intérieur aménagé pour lui, avec
des meubles à sa taille, dans une ambiance
joyeuse et ensoleillée qui permet le libre
épanouissement de son âme; il peut jouer,
courir, gambader à son aise, sans craindre
de se cogner à des meubles anguleux, et, à
son réveil, les papiers peints aux claires en-
luminures qui représentent de petits êtres
semblables à lui entourés de chiens cares-
sants et de cerfs-volants planant dans l'azur,
amèneront le sourire sur sa lèvre en fleur
et pareront son imagination des plus doux
rêves.
En résumé, chaque exposant s'est in-
génié à sortir de la banalité et à apporter
un élément d'intérêt nouveau. Je voudrais
en dire autant des peintres, mais, cette an-
née surtout, pareille affirmation paraîtrait
d'un optimiste fantaisiste plutôt maladroit;
aussi, dans l'intérêt commun du Salon, ces
messieurs du pinceau agiraient adroitement
en se montrant plus déférents pour leurs
très consciencieux camarades de la section
des Objets d'art et de l'Architecture.
FRANTZ JOURDAIN.
2 I 8
H.SAUVAGE ET SARAZIN
C/?(377?&7*g d'c7Z/h77t