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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 5,1.1903

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Sedeyn, Émile: Les objets d'art au Salon - (Société Nationale), 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.34207#0267

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L'ART DECORATIF

Pas de conclusion décisive du moins.
Mais, cependant, quelques indications super-
ficielles, qui échapperont au public, et dont
nous pouvons tirer, sinon un enseignement,
du moins un renseignement. — Ces indica-
tions, nous les trouvons dans le dénombre-
ment des œuvres et dans leur répartition

dans chaque catégorie. C'est ainsi qu'au Sa-
lon de la Société Nationale nous trouvons
une vingtaine d'exposants de céramiques,
dix-huit ou vingt exposants de cuirs, dix-
sept exposants de tapisseries, de tentures ou
de papiers peints. Viennent ensuite, dans
l'ordre décroissant, les bijoux, les bronzes
et statuettes, les dentelles et broderies, l'or-
fèvrerie, les émaux. Ce classement peut nous
donner une idée de la direction impri-
mée aux idées artistiques et de la mesure
dans laquelle en bénéficient nos industries
d'art.

Encore une fois, il faut se garder d'aller
trop loin dans cette voie, car les Salons re-
présentent le pays artistique à peu près
comme le Parlement représente le pays po-
litique, — c'est-à-dire très approximative-
ment. Mais on ne peut douter que les plus
nombreux efforts aillent désormais aux œuvres
que l'industrie peut aisément
vulgariser, — tels que le
grès, les tissus, les papiers
peints, — ou encore aux
objets qui jouent dans la vie
un rôle déterminé et quoti-
dien, — l'orfèvrerie, les bi-
joux. — Après avoir abusé
du bibelot inutile, — long-
temps, l'étiquette Kobjetd'artH
ne désigna pas autre chose,
— nous voilà dotés, envi-
ronnés, submergés de bibe-
lots utiles. Pour que ce soit
un progrès, il faut que le
sentiment de la mesure de-
meure observé et qu'une
sage réserve vienne modérer
l'ardeur soudaine de ceux
qui rêvent l'art dans tout.
Quelle époque intolérable
que celle où tout bijou serait
prétentieux, où le moindre
vase à Heurs imposerait le
respect par son galbe im-
peccable, où le papier peint
à quatre sous le rouleau
serait décoratif... Comme on
regretterait vite les meubles
en bois blanc, les sièges de
paille et les murs blanchis
à la chaux !
Il n'est sans doute pas
mauvais, à l'heu're présente,
de prévenir certains artistes, peut-être très
méritants, de l'écueil où ils vont — et
où ils se briseront. Nous avons assez
prêché la vulgarisation de l'art pour tacher
de réprimer aujourd'hui quelques-uns des
excès qu'elle inspire. Il est bon que notre
temps ait un art décoratif à lui; mais cela
n'entraine pas la nécessité de décorer à ou-
trance tout ce qui nous entoure.
Dans deux catégories surtout, cet excès
décoratif apparaît nettement : dans les bi-
joux et dans les étoffes et papiers de ten-
ture. Là, nous trouvons des artistes talen-


BAEYENS A/0?A

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