L'ART DÉCORATIF
étrange contraste, en vérité, ii y a entre
eties et tes morceaux imaginatifs que nous
connaissons de lui. Si l'artiste avait pu
choisir son époque, il aurait certainement
vécu sous le Consulat et l'Empire, dont il
se plait à faire revivre dans ses effigies de
femmes tout le charme élégant et cette grâce
un peu fiévreuse qui se ressent encore des
sions bonnes ou mauvaises, selon les cir-
constances.
L'œuvre de Faivre, très importante déjà,
— et pourtant il n'a pas encore 35 ans —
témoigne d'une étonnante variété d'idées et
de visions; quelque sujet qu'il traite, on sent
chez lui un goût très sûr, et la volonté
de parvenir à un idéal qu'il a presque tou-
secousses de la Révolution. Mais si ces
femmes, en ses tableaux comme en ses por-
traits, sont — par les costumes, les attitudes,
la manière d'être (Baudelaire n'a-t-il pas dit
qu'à chaque époque correspond non seulement
son costume, mais son geste) — nettement
en dehors de notre temps, du moins gar-
dent-elles la psychologie immuable de la
femme.
Les femmes d'Abel Faivre ne sont pas
les femmes d'une époque, mais la femme
de toutes les époques, telle qu'elle est, éter-
nellement elle-même avec sa beauté et
ses joies, son amour de la vie et ses pas-
jours atteint. Tout ce qui tient à la vie
humaine le touche, et l'on est surpris de voir
avec quelle sollicitude et quelle tendresse
vraie ce cruel satyriste — et je dirai plus
loin combien cruel — a su saisir les enfants
dans leurs jeux et leurs joies habituels. Il
est, du reste, intéressant de noter ici, entre
parenthèses, combien les plus grands artistes,
que ce soit un Carpeaux ou un Rodin, un
Carrière ou un Renoir, ont affectionné les
enfants. Parmi les portraitistes modernes,
Faivre a su prendre une place importante.
J'ai déjà parlé du délicieux portrait de
M"'e Hélène Chauvin, mais d'autres effigies
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étrange contraste, en vérité, ii y a entre
eties et tes morceaux imaginatifs que nous
connaissons de lui. Si l'artiste avait pu
choisir son époque, il aurait certainement
vécu sous le Consulat et l'Empire, dont il
se plait à faire revivre dans ses effigies de
femmes tout le charme élégant et cette grâce
un peu fiévreuse qui se ressent encore des
sions bonnes ou mauvaises, selon les cir-
constances.
L'œuvre de Faivre, très importante déjà,
— et pourtant il n'a pas encore 35 ans —
témoigne d'une étonnante variété d'idées et
de visions; quelque sujet qu'il traite, on sent
chez lui un goût très sûr, et la volonté
de parvenir à un idéal qu'il a presque tou-
secousses de la Révolution. Mais si ces
femmes, en ses tableaux comme en ses por-
traits, sont — par les costumes, les attitudes,
la manière d'être (Baudelaire n'a-t-il pas dit
qu'à chaque époque correspond non seulement
son costume, mais son geste) — nettement
en dehors de notre temps, du moins gar-
dent-elles la psychologie immuable de la
femme.
Les femmes d'Abel Faivre ne sont pas
les femmes d'une époque, mais la femme
de toutes les époques, telle qu'elle est, éter-
nellement elle-même avec sa beauté et
ses joies, son amour de la vie et ses pas-
jours atteint. Tout ce qui tient à la vie
humaine le touche, et l'on est surpris de voir
avec quelle sollicitude et quelle tendresse
vraie ce cruel satyriste — et je dirai plus
loin combien cruel — a su saisir les enfants
dans leurs jeux et leurs joies habituels. Il
est, du reste, intéressant de noter ici, entre
parenthèses, combien les plus grands artistes,
que ce soit un Carpeaux ou un Rodin, un
Carrière ou un Renoir, ont affectionné les
enfants. Parmi les portraitistes modernes,
Faivre a su prendre une place importante.
J'ai déjà parlé du délicieux portrait de
M"'e Hélène Chauvin, mais d'autres effigies
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